C’est l’heure du bilan pour le plan cancer 2014-2019. Ce dernier a permis des avancées majeures, notamment dans la recherche, l’accès à des thérapies innovantes, la prise en charge des cancers pédiatriques et la prévention du tabagisme, selon un rapport dressé par l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR).
« Sur la durée, les progrès réalisés pour la survie des malades sont réels : pour les localisations les plus fréquentes et les cancers de mauvais pronostic, la survie nette à 5 ans a augmenté entre 1990 et 2015. Mais le pronostic reste sombre pour les cancers d’évolution péjorative », souligne ce travail. Autre avancée d'importance : le droit à l'oubli (ne pas déclarer certains cancers pour une demande de prêt bancaire) et la préservation de la fertilité qui progresse, même si c'est de façon encore hétérogène sur le territoire.
Des régressions
Mais le rapport met aussi en exergue les faiblesses du plan cancer, qui comporte même des régressions. Plus précisément, dans la lutte contre l’alcool (avec l'assouplissement de la loi Evin). « La consommation d’alcool ne baisse quasiment plus, plaçant la France parmi les plus gros consommateurs parmi les pays développés (OCDE) », dénoncent les auteurs de l’expertise. Pour ces derniers, il faut agir sans attendre, en adoptant une « politique publique ambitieuse de prévention du risque alcool, comme le réclamait déjà la Cour des comptes en 2016 ».
Par ailleurs, les dépistages organisés sont un « échec », qu’il s’agisse du cancer du sein, du cancer du col de l’utérus ou du cancer colorectal, considère la mission. Avec deux points positifs toutefois : pour le cancer du sein, l’accès à la mammographie numérisée constitue un progrès (mais les efforts d’information doivent se poursuivre) et pour le cancer du col de l’utérus, il y a eu un déploiement du dépistage organisé et une modification des modalités de dépistages par la HAS (qui diffèrent selon l’âge de la femme, avant 30 ans et après 30 ans). « Leur caractère encore récent, les actions menées au niveau des territoires permettent d’espérer des améliorations », estime le rapport.
Enfin, les rapporteurs proposent diverses mesures, comme la création d'un comité d'orientation stratégique auprès du comité de pilotage interministériel et l'implication des structures régionales, afin de réduire les inégalités sur le terrain.
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