Déjà indiquée dans 14 types de cancers difficiles, du mélanome aux cancers de l’endomètre et du sein triple négatif, l’immunothérapie anti-PD1 signée MSD est désormais mise à disposition dans le cancer du col de l’utérus dans ses formes avancées ou récidivantes. Rappel : le pembrolizumab est un anticorps monoclonal humanisé anti-PD1, capable d’augmenter la capacité du système immunitaire à détecter et combattre les cellules tumorales. L’octroi par la Haute Autorité de santé, en septembre dernier, d’un accès précoce post-AMM dans cette indication a été motivé par les bons résultats de l’étude de phase III randomisée en double aveugle Keynote-826. À savoir une réduction de 38 % du risque relatif de progression de la maladie ou de décès et une amélioration de 36 % de la survie globale chez les femmes éligibles, c’est-à-dire souffrant d’un cancer avancé dont les tumeurs exprimaient PD-L1 avec une CPS >/ 1.
Une bonne nouvelle après des dizaines d’années de stagnation pour ce cancer somme toute assez fréquent, le quatrième chez la femme avec environ 3 000 cas par an en France, en dépit de la vaccination et du dépistage, il est vrai très insuffisants. Si, aux stades précoces, le pronostic est favorable et bénéficie de la combinaison chirurgie-radiothérapie avec éventuellement chimiothérapie adjuvante, et si, ensuite, la curiethérapie est une solution, pour les récidives et les formes métastatiques, la chimiothérapie palliative a pour seul objectif de soulager les symptômes et d’améliorer la qualité de vie. Or un tiers des cas récidivent et d’autres sont découverts tardivement. La survie à 5 ans est ainsi d’à peine 3 patientes sur 5. Un constat d’autant plus triste que les femmes touchées sont particulièrement jeunes : 3/4 des cas et la moitié des décès sont enregistrés chez des femmes âgées de 25 à 64 ans. « Avant l’arrivée de l’immunothérapie, nous n’avions rien d’autre à proposer aux femmes à un stade avancé, c’était le seul recours. Nous désespérions de voir mourir ces femmes jeunes. Il était donc essentiel de leur donner accès le plus rapidement possible aux traitements innovants, ajoute le Dr Patricia Pautier, oncologue médical à l’Institut Gustave-Roussy (Villejuif). L’immunothérapie devrait permettre de réduire le nombre des décès annuels estimé à environ 1 100 par an en France. »
Survie globale triplée
« Dès les premiers essais, américains et français, nous avions noté des réponses très positives (de 17 %) chez des femmes souffrant de cancers du col de l’utérus très avancés, et sans toxicité particulière. Ce qui a été confirmé par la grande étude internationale de phase III. Nous avons ainsi quasiment triplé la survie globale. Chez certaines femmes, nous obtenons de très longues réponses de plusieurs années, c’est notable, rappelle le Dr Thibault de la Motte Rouge, oncologue médical au Centre Eugène Marquis (Rennes). De nouvelles perspectives s’offrent aujourd’hui : traiter en phase précoce ? Mettre au point des combinaisons immunothérapie-vaccination curative ? Des essais prometteurs, menés aux États-Unis et en Corée du Sud, ont été rapportés au dernier congrès de l’ASCO… » À suivre.
* D’après une conférence organisée par MSD France.
Du 23 au 31 décembre
Menace d’une nouvelle fermeture des laboratoires d’analyses médicales
Addictions
La consommation de drogues et d’alcool en baisse chez les jeunes
Crise sanitaire : le malaise des préparateurs
3 questions à…
Christelle Degrelle