Comme l’a rappelé en introduction notre consœur, Danielle Roquier-Charles, les cancers de l’enfant et de l’adolescent constituent 1 à 2 % de l’ensemble des cancers en France, ce qui correspond à environ 2 500 nouveaux cas par an. En dépit des progrès accomplis, le cancer reste ainsi la deuxième cause de décès chez l’enfant de plus de 1 an, après les accidents.
S’agissant des cancers les plus fréquents, chez les moins de 15 ans, 29 % des affections sont représentées par les leucémies (dont 80 % de leucémies aiguës lymphoblastiques ou LAL), puis viennent les tumeurs cérébrales (25 %) et les lymphomes (10 %). Les incidences étant différentes chez les 15 à 17 ans : 27 % pour les lymphomes (dont 85 % de maladie de Hodgkin), 17 % pour les tumeurs cérébrales et 16 % pour les leucémies (dont 53 % de leucémies aiguës lymphoblastiques). En dessous de 15 ans, la survie tous types de cancers et tous âges confondus atteint 92 % à 1 an et 82 % à 5 ans ; contre respectivement 94,5 % et 81,8 % chez les plus de 15 ans.
LAL : un traitement sur plusieurs années
Ainsi que l’a souligné le Dr Benoît Brethon (service d’hématologie et d’immunologie pédiatrique, Hôpital Robert-Debré, Paris), le traitement classique actuel des leucémies aiguës lymphoblastiques (LAL) repose sur la chimiothérapie, complétée éventuellement par une allogreffe, et comprend 4 phases thérapeutiques s’étalant sur 2 à 3 ans : induction, consolidation, intensification et entretien, associé à une prophylaxie méningée. Mais, en pratique, la réalité s’avère complexe avec une constellation de schémas thérapeutiques. À titre d’exemple, le protocole FRALLE 2000 est associé à une survie globale de 91 % à 5 ans et de 89 % à 8 ans.
Les problèmes qui restent à résoudre sont essentiellement représentés par des décès précoces, des décès en rémission complète, une rechute dans environ 15 % des cas, la toxicité des médicaments et le besoin d’un indicateur global pour déterminer le degré d’intensité thérapeutique. Des avancées sont attendue,s notamment d’une meilleure connaissance du métabolisme des médicaments et de la biologie de la leucémie.
Cart-T cell : vers une révolution thérapeutique ?
Cette nouvelle forme d’immunothérapie (Cart-T cell signifiant cellules T à récepteur antigénique chimérique traduction de chimeric antigen receptor) actuellement en plein développement est porteuse de grands espoirs. Il a été rappelé à ce sujet que cette approche utilise des lymphocytes T du patient (prélevés par leucaphérèse) génétiquement modifiés in vitro (par un virus ou d’autres technologies d’ingénierie génétique) puis réinjectés au patient (la réinjection étant précédée d’une chimiothérapie pour limiter le risque de rejet des lymphocytes modifiés et faciliter leur multiplication) en une perfusion unique afin de reconnaître et détruire les cellules cancéreuses.
Cette thérapeutique, potentiellement très puissante, peut induire des rémissions rapides et de longue durée, jusqu’à 90 % chez des enfants atteints de LAL-B réfractaire. Au prix néanmoins d’effets indésirables parfois sévères survenant à court terme : syndrome de libération des cytokines (fièvre, hypotension, vertiges, céphalées, tremblements, état confusionnel, encéphalopathie, convulsions…), éventuellement accompagnés d’une insuffisance rénale, hépatique, de troubles pulmonaires ou cardiaques.
D'après les 6es Rencontres Oncologiques UTIP Ile-de-France (webconférence du 1er octobre)
Pour en savoir plus : RIFHOP (Réseau d’Ile-de-France d’Hématologie Oncologie Pédiatrique) : www.rifhop.net
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