En Chine, le programme national de dépistage du cancer du poumon a été mené dans 12 villes réparties au sein de 8 provinces. Il consistait à proposer un unique scanner thoracique à faible dose à tous les adultes de 40 à 74 ans, asymptomatiques, mais présentant un risque élevé de cancer du poumon.
Alors que les expérimentations menées jusqu'à présent (les études Nelson et NLST, ainsi que les tentatives régionales françaises) se concentraient sur un dépistage ciblé sur la consommation de tabac, les médecins chinois basent leur évaluation du risque sur un score composite prenant en compte le tabagisme, mais aussi le sexe, les expositions professionnelles, le niveau d'activité physique, les éventuelles pathologies respiratoires chroniques, les antécédents familiaux et le tabagisme passif chez les femmes.
Un tiers de décès en moins
Entre février 2013 et octobre 2018, plus d'un million d'individus ont été recrutés dans cette étude, et un cancer a été diagnostiqué chez 3 581 d'entre eux après un suivi médian de 3,6 ans. Sur les 223 302 participants considérés à haut risque de cancer du poumon, 79 581 (soit 35,6 %) ont bénéficié d'un scanner et 143 721 (64,4 %) non.
La mortalité par cancer du poumon était 31 % plus faible dans le groupe à haut risque ayant bénéficié d'un dépistage et la mortalité toutes causes était réduite de 32 % par rapport aux patients à haut risque non dépistés.
« Nos résultats montrent l'intérêt du dépistage du cancer du poumon », via un scanner thoracique unique, « pour les pays disposant de ressources médicales limitées », concluent les auteurs. « De nouvelles études seront nécessaires pour explorer les interactions entre les différents groupes », ajoutent-ils. Ils estiment que davantage de travaux seront nécessaires pour affiner encore le score permettant de sélectionner les participants au dépistage.
Lancement d'une étude française
En France, l'AP-HP lance l'étude « en vraie vie » Cascade (dépistage du CAncer du Poumon par SCAnner faible DosE) auprès d'une population féminine de 50 à 74 ans à risque de cancer du poumon (fumeuses ou ex-fumeuses). L’objectif est de recruter 2 400 femmes sur deux ans.* « Cette étude pilote permettra de répondre à des questions méthodologiques et organisationnelles, un préalable nécessaire avant la mise en place d’un dépistage organisé, qui pourra bénéficier plus largement à la population à risque, qu’elle soit féminine ou masculine », écrit l'AP-HP dans un communiqué.
* Les femmes intéressées par cette étude peuvent contacter le numéro d’appel national 06 15 06 58 35 ou adresser un e-mail à l’adresse suivante : cascade.cch@aphp.fr.
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