Méta-analyse

Les statines entraînent finalement peu de myalgies

Par
Publié le 30/08/2022
Article réservé aux abonnés

Crédit photo : Phanie

Présentés le 29 août au congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC), les résultats d'une méta-analyse revoient à la baisse la responsabilité des statines dans la survenue de myalgies.

Des chercheurs de l'université d'Oxford ont colligé les données de 155 000 patients issus de 23 études randomisées, comparant statines et placebo (études d'au moins 1 000 patients avec un suivi d'au moins 2 ans). Les résultats montrent que la responsabilité des statines dans l'apparition de douleurs et de faiblesses musculaires est à revoir à la baisse. Présentée le 29 août au congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC), et publiée dans le « Lancet », l'étude conclut que seulement 10 % des myalgies observées chez les patients sous traitement étaient imputables aux statines.

Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs ont comparé les taux de survenue de symptômes chez les sujets sous statines et chez ceux des groupes placebo. Dans 19 études, et sur une période de suivi moyenne de 4 ans, 27,1 % des patients sous statines ont signalé des douleurs musculaires, contre 26,6 % des patients sous placebo. Au cours de la première année de traitement, le surrisque de myalgies ou de faiblesse musculaire associé aux statines était de 7 %. Les auteurs ont ainsi calculé que les statines ne pouvaient être incriminées que dans un cas de myalgies sur 15. Au-delà de la première année de traitement, il n'y avait plus de surrisque significatif de douleurs ou de faiblesse dans les groupes sous statines.

En conclusion, les auteurs proposent une révision des stratégies recommandées pour prendre en charge les myalgies chez les patients sous statines. « Ces résultats suggèrent qu'en cas de douleurs musculaires, le premier réflexe est de considérer que les statines ne sont pas responsables, affirme le Pr Colin Baigent, directeur du conseil de recherche sur la santé des populations à l'université d'Oxford. Le traitement doit donc être poursuivi, jusqu’à ce que toutes les autres causes possibles aient été écartées. »


Source : lequotidiendupharmacien.fr