Chez le médecin

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Publié le 11/06/2019
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Débutant presque toujours chez le nourrisson ou l'enfant en bas âge, la dermatite atopique commence généralement vers trois mois mais parfois dès les premières semaines de la vie. Elle se manifeste différemment selon l'âge. Typiquement :

- Chez le nourrisson, les lésions, érythémateuses, sèches et rugueuses, parfois suintantes et croûteuses, apparaissent de façon symétrique sur les joues, sur le menton, parfois sur le front ou le cuir chevelu pour s’étendre sur les faces d’extension des bras et des jambes et sur le tronc.

- Chez l’enfant, après l’âge de 2 ans, les lésions prédominent dans les plis de flexion des coudes, des genoux et des poignets.

- Chez l’adolescent et l’adulte, les lésions, souvent épaissies, se localisent surtout sur le visage, le cou et les membres.

Les lésions peuvent se compliquer si l’hygiène locale n’est pas suffisante ou constante : surinfection bactérienne suivant le grattage, le plus souvent due au staphylocoque doré (impétigo), voire généralisation des lésions avec fièvre et frissons. Rare mais redoutée, la surinfection par un herpèsvirus (HSV-1 surtout) peut affecter un enfant présentant une dermatite atopique : ce syndrome de Kaposi-Juliusberg se caractérise par des pustules souvent hémorragiques s'étendant parfois à l'ensemble du corps, avec douleurs évoquant des brûlures, altération de l’état général, fièvre élevée, parfois troubles neurologiques. Cette urgence médicale, à traiter en milieu spécialisé par de l’aciclovir injectable, explique qu’une personne présentant une poussée herpétique ne devrait jamais être en contact avec un nourrisson souffrant de dermatite atopique.

Comme de nombreuses maladies chroniques, la dermatite atopique peut aussi avoir un retentissement psychologique important et être la source de troubles du sommeil, d’irritabilité voire d’un syndrome dépressif.

Le diagnostic de dermatite atopique, clinique, est orienté par le contexte. Ses causes déclenchantes (allergènes, irritation, stress, etc.) sont recherchées par l’interrogatoire de la famille de l’enfant ou du patient lui-même. Des tests allergologiques peuvent faciliter l’identification des facteurs favorisant les poussées et les changements dans l’alimentation ou l’environnement susceptibles de contribuer à réduire les crises. Chez un tout jeune enfant, l'association de signes digestifs (diarrhées, régurgitations) à une dermatite atopique évoque la possibilité d'une allergie alimentaire : le médecin peut solliciter l'avis d'un pédiatre pour une exploration et une prise en charge spécifique.


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3526