« Les dermocorticoïdes locaux (DC), incontournables dans la dermatite atopique, sont efficaces et sans effets secondaires dans la grande majorité des cas, s'ils sont bien prescrits, et s'ils sont bien appliqués », insiste le Dr Marie-Sylvie Doutre, dermatologue au CHU de Bordeaux, lors d’une conférence PharmagoraPlus le 12 mars 2022.
Le choix du DC et de la quantité à utiliser se fait selon le type de lésion, la topographie (la peau étant très fine à certains endroits, comme les paupières, et plus épaisse à d’autres, comme la paume des mains ou la plante des pieds), la surface à traiter, l’âge du sujet (le nourrisson et la personne âgée ont une peau très fine), la phase du traitement (traitement d’attaque pour traiter des lésions nombreuses, traitement d’entretien après une poussée). Au final, la prescription comporte la classe du DC, l’excipient (crème, pommade…), le nombre d’application par jour, la durée du traitement, le nombre de tubes, l’occlusion ou pas.
En pratique, on n’utilise pas les DC très forts chez le nourrisson et le jeune enfant, ni sur le visage et sur les plis. Les DC forts peuvent être utilisés chez l'enfant, sur des zones lichénifiées, les extrémités, les lésions résistantes. Les DC à activité modérée sont à utiliser chez les nourrissons et enfant, sur le visage et le corps. Quant aux DC faibles, ils n'ont pas d’intérêt dans cette indication.
S'adapter au patient
Côté galénique, on utilise de la pommade sur les lésions sèches et de la crème sur les lésions suintantes. Toutefois, on s’adaptera au patient : « Mieux vaudra prescrire une crème (sur les lésions pourtant sèches) qu’une pommade qui restera au fond du tiroir ! », s’amuse la dermatologue.
L'application est d'une fois par jour, exceptionnellement deux, compte tenu d'un effet réservoir (accumulation du DC dans la couche cornée, qui est ensuite relargué progressivement dans l’épiderme et dans le derme). La durée d’application, elle, n’est pas définie : on traite jusqu'à disparition des lésions.
La quantité est de 15 à 25 g pour une application par jour sur l'ensemble de la surface corporelle d'un homme. Elle sera de 30 g pour 1 mois pour un enfant de moins de 2 ans sur le corps et 30 g pour 2 mois sur le visage et le cou.
De plus, Il ne faut pas être trop restrictif ou rigide sur le nombre de tubes à prescrire : en effet, « on est plus souvent confronté à des sous dosages de DC qu'à des surdosages », avance le Dr Doutre.
D'autant que les effets secondaires sont en fait rares. Ils peuvent être systémiques ou locaux (vergetures des plis chez l'enfant, infections cutanées, dyschromie…). Mais on les rencontre surtout en cas de mauvaise indication (sur un herpès, par exemple) ou de mésusage. Notamment, « lorsqu’ils sont utilisés pour blanchir la peau : on n’obtient pas une dépigmentation, mais une dyschromie, avec des lésions dépigmentées et d’autres hyperpigmentées », avertit Marie-Sylvie Doutre.
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