La DMLA est une maladie qui touche la partie centrale de la rétine, la macula, qui transmet 90 % des informations visuelles au cerveau. Elle est nécessaire à la vison fine et discriminative (lecture, couture, conduite…), c’est sur elle que se forme l’image de l’objet regardé. Les premiers symptômes qui doivent alerter sont une baisse d’acuité visuelle d’un œil (exceptionnellement les deux à la fois), une vision déformée dépistée par le test de la grille d’Amsler (lignes droites ondulées, lettres irrégulières dans leur taille), l’apparition d’une tache centrale (scotome) au centre du champ visuel, et la nécessité d’un meilleur éclairage pour lire. Les détails ne sont plus saisis, l’arrêt du regard sur un objet n’est plus maîtrisé et la reconnaissance des visages devient impossible. Néanmoins, la DMLA ne rend pas aveugle puisque seule la vision centrale est affectée, la vision périphérique reste intacte, ce qui permet à la personne atteinte de se déplacer, de s’habiller et de manger seule. Il ne s’agit donc pas d’une absence totale de vision mais d’une acuité visuelle de 1/20 nommée « cécité légale ». Tous ces signes doivent amener à consulter le plus rapidement possible un ophtalmologiste, car la vie quotidienne des patients dépend de la précocité de leur prise en charge. Actuellement, les approches thérapeutiques permettent d’espérer raisonnablement une stabilisation voire une amélioration de l’acuité visuelle, mais l’atteinte du premier œil est souvent diagnostiquée trop tardivement et la récupération visuelle médiocre. La prévention reste indispensable, elle passe par un dépistage précoce et des recommandations hygiéno-diététiques.
Trois niveaux de prévention.
La prévention primaire doit permettre de détecter les individus à risque. Elle recommande des mesures telles que la lutte contre le tabagisme (y compris le tabagisme passif) qui multiplie par six le risque, ou encore un régime alimentaire approprié : l’obésité multiplie également par six le risque. Plusieurs études laissent envisager l’effet protecteur à l’égard de la DMLA d’une supplémentation en pigment caroténoïde et/ou en oméga 3 et/ou en association avec des anti-oxydants. Une alimentation équilibrée et riche en légumes verts, fruits frais et poissons gras est également protectrice. Il existe aussi une prédisposition génétique à la survenue de la maladie, le risque serait ainsi multiplié par quatre en présence d’antécédents familiaux.
La prévention secondaire a pour objectif de limiter les conséquences néfastes de la maladie par le dépistage des cas asymptomatiques, grâce à l’examen du fond d’œil pratiqué par un ophtalmologiste à partir de 55 ans. Les drusen constituent une forme précoce de la maladie et sont un facteur de prédisposition à l’apparition d’une DMLA ; ce sont des dépôts, visibles au fond d’œil, qui s’accumulent sous la rétine.
Le but de la prévention tertiaire est de réduire les complications évolutives et de limiter le retentissement de la maladie installée sur la qualité de vie des patients. Cette prévention correspond à l’ensemble des éléments diagnostiques et thérapeutiques mis en œuvre, dans les meilleurs délais, pour une prise en charge optimale et la conservation de la meilleure acuité visuelle possible. Elle comprend également des mesures d’éducation du patient pour une détection précoce des symptômes en cas de récidive ou d’atteinte du deuxième œil. Il existe plusieurs traitements curatifs dans la DMLA exsudative (forme humide) : la photocoagulation au laser, la photothérapie dynamique (PDT), et les traitements anti-angiogéniques plus récents administrés par voie intravitréenne. Il n’existe pas de traitement pour la forme sèche.
CHRISTINE NICOLET
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