Pharmaco zoom sur...

Forxiga et Xigduo

Par
Publié le 02/06/2020
Article réservé aux abonnés
Un mécanisme d’action original pour le traitement du diabète de type 2.

La classe pharmacologique

Forxiga renferme de la dapagliflozine, premier inhibiteur spécifique du SGLT2 (Sodium Glucose CoTransporter 2) commercialisé en France*.

Le SGLT de type 2, exprimé sélectivement dans le rein, est le principal transporteur (plus de 90 %) assurant la réabsorption du glucose du filtrat glomérulaire au sein de la circulation sanguine ; permettant donc à l’organisme de conserver le glucose dans certaines limites (rappelons que le « seuil rénal du glucose » correspond, en moyenne à une glycémie seuil de 1,80/L, au-delà de laquelle on observe un commencement de glycosurie). Cela, indépendamment de l’action de l’insuline.

Cette molécule augmente la quantité de glucose excrétée dans l’urine, et ainsi une perte de calorie et de poids. Il s’y associe une légère diurèse et une natriurèse transitoire.

Les principales caractéristiques du produit

Ce médicament est indiqué dans le diabète de type 2. En bithérapie, en association à la metformine ou à un sulfamide hypoglycémiant. En trithérapie, en association à l’un des deux produits précédents et à l’insuline.

Forxiga est présenté sous forme de comprimés dosés à 10 mg. Par ailleurs, la dapagliflozine est associée à la metformine (5 mg/1 000 mg) dans Xigduo. La posologie recommandée est de 10 mg une fois par jour.

Attention : la prise de ce médicament ne doit pas être initiée chez les patients présentant un débit de filtration glomérulaire inférieur à 60 ml/min et doit être arrêtée si celle-ci est inférieure à 45 ml/min (sans modification de dose entre 45 et 60). La dose initiale recommandée est abaissée à 5 mg/j en cas d’insuffisance hépatique sévère.

Le produit dans sa classe thérapeutique

Les gliflozines* constituent la 8e famille d’hypoglycémiants disponibles, avec les biguanides, sulfamides hypoglycémiants, inhibiteurs des alphaglucosidases, glinides, analogues du GLP-1, inhibiteurs de la DPP4 et insulines.

La dapagliflozine diminue en moyenne de 0,70 % le taux d’hémoglobine glyquée et présente trois avantages complémentaires : pas de risque d’hypoglycémie (en monothérapie), diminution du risque d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque) et probable diminution du risque de progression de la néphropathie diabétique.

Le confort du patient

Une hypoglycémie est possible en cas d’association à un sulfamide ou à l’insuline (adaptation posologique éventuelle de ces derniers). Ainsi qu’une polyurie et une hypotension orthostatique, surtout chez les plus de 65 ans et en cas de prise concomitante d’un antihypertenseur et/ou d’un diurétique.

Risque majoré d’acidocétose, le plus souvent sans hyperglycémie majeure, survenant dans des conditions exceptionnelles (ex : période post-chirurgicale).

Il existe un risque spécifique de majoration du risque d’infections urogénitales, surtout mycotique et en particulier chez les femmes : vulvovaginite, balanite, infection urinaire basse.

*Deux autres ont été également approuvées en Europe (l’empagliflozine-Jardiance et la canagliflozine - Invokana).

Par Didier Rodde, pharmacologue

Source : Le Quotidien du Pharmacien