Publiée dans le dernier bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé publique France (SPF), en amont de la Journée mondiale du diabète du 14 novembre, cette étude, menée en métropole en 2019, repose sur un questionnaire et les données extraites du système national des données de santé (SNDS) de 2 714 diabétiques de type 2 et 412 diabétiques de type 1. Ces derniers avaient par ailleurs un niveau socio-économique plus favorable que les diabétiques de type 2.
Plusieurs facteurs de risque de complications ont été identifiés dans ces deux groupes, et notamment le surpoids/obésité à 49,9 % chez les DT1 et 80,1 % chez les DT2, le tabagisme respectivement à 25,3 % et 13,4 % et la consommation d’alcool élevée ou sévère à 11,3 % et 7 %. Dans un éditorial associé, le Pr André Grimaldi, professeur émérite de diabétologie (Pitié-Salpêtrière, AP-HP), souligne ainsi que « le tabagisme semble se maintenir à un taux élevé chez les patients diabétiques, alors qu’il tend à régresser dans la population générale ».
Chez les diabétiques de type 1, les prévalences importantes de surpoids/obésité et de tabagisme ont même pour conséquence de modifier le profil de la maladie : « le phénotype moderne du diabète de type 1 associe à la carence insulinique absolue qui le caractérise le développement d’une insulinorésistance, autrefois apanage du diabète de type 2 », souligne le Pr Grimaldi.
Le « rôle particulièrement pervers » du tabac
Chez les diabétiques de type 2, le tabac joue un « rôle particulièrement pervers », estime-t-il : le fait de fumer est « un facteur de risque du diabète de type 2, à la fois en favorisant la répartition abdominale viscérale des graisses, et en induisant fréquemment lors de l’arrêt de l’intoxication une prise de poids importante ». Selon lui, le gradient social retrouvé à la fois dans l’obésité, le diabète de type 2 et le tabagisme permet de parler de « syndémie » et invite à une politique de santé publique globale.
Un autre enseignement de l’étude Entred 3 porte sur les complications. Chez les diabétiques de type 2, si la prévalence des complications micro et macrovasculaires, rapportées par les patients, reste « relativement élevée », elle est en diminution par rapport à l’édition précédente de 2007.
Concernant les diabétiques de type 1, « les complications macrovasculaires sont moins fréquentes », mais « la prévalence des complications microvasculaires est très élevée, qu’il s’agisse des complications ophtalmologiques, podologiques ou rénales », indiquent les auteurs. Ces résultats seront complétés par les informations recueillies auprès des médecins.
« D’autres analyses sont par ailleurs à venir sur la qualité de vie, le recours aux soins, le recours aux nouveaux dispositifs et outils connectés, les complications aiguës, l’observance thérapeutique, le retentissement professionnel, familial, social du diabète, la littératie en santé… », listent-ils.
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