Près d’un Français sur deux présente un surpoids (IMC≥25) ou se trouve en situation d’obésité (IMC≥30). Fait préoccupant, cette dernière gagne du terrain puisqu’aujourd’hui un Français sur six en est atteint, contre un sur douze il y a vingt-cinq ans.
En l’espace d’une génération - vingt-cinq ans -, la France a pris du poids. La prévalence de l’obésité est passée de 8,5 % en 1997, à 15 % en 2012, et à 17 % en 2020. Pris ensemble, l’étendue du surpoids (IMC≥25) et de l’obésité (IMC≥30) gomme cependant cette tendance. Car aujourd’hui comme il y a huit ans, le taux de Français frappé de surpoids ou d’obésité reste stable : 43,7 % des adultes présentent un indice de masse corporelle (IMC), égal ou supérieur à 25 selon la dernière étude réalisée par les chercheurs de l’INSERM et du CHU de Montpellier, à l’initiative de la ligue contre l’obésité.
Relayé par une publication en février dans la revue « Journal of clinical medicine », cet état des lieux insiste donc sur l’inquiétante prévalence de l’obésité, tout particulièrement chez les jeunes. « C’est dans les tranches d’âge les plus jeunes que l’augmentation de prévalence de l’obésité au fil des ans est la plus forte », note l’étude, indiquant que l’obésité chez les 18-24 ans a été multipliée par plus de 4 en 25 ans, et par près de 3 chez les 25-34 ans. En revanche, l’augmentation de l’obésité chez les 55 ans et plus est faible depuis 2009.
Autre tendance relevée par les chercheurs, l’obésité frappe davantage les femmes (17,4 %) que les hommes (16,7 %). Mais « les hommes sont plus souvent en surpoids que les femmes (36,9 % contre 23,9 %), en 2020 », précisent les résultats de l’étude. Autre disparité, toutes les régions ne sont pas égales face à l’obésité. Avec une prévalence de 22,1 %, les Hauts-de-France se placent au premier rang, suivi du Grand Est où un habitant sur cinq en est atteint. À l’autre bout de l’échelle, les Pays de la Loire et l’Île-de-France sont les régions au plus faible taux de population obèse : 14,4 % et 14,2 %.
Les résultats de l’étude pointent également des différences entre les catégories socioprofessionnelles. Il y a ainsi près de deux fois moins d’obèses chez les cadres (9,9 %) que chez les ouvriers (18 %) et les employés (17,8 %). Les professions intermédiaires ont, quant à elles, une prévalence d’obésité de 14,4 %. Pour l’excès de poids, 51,1 % des ouvriers sont concernés contre 35 % des cadres (45,3 % des employés et 43 % des professions intermédiaires).
Face à ces constats, l’INSERM indique que si la prévention est la clé de voûte de la lutte contre l’obésité et les comorbidités associées, « il est également nécessaire de reconnaître qu’il s’agit d’une pathologie chronique complexe ». Et de rappeler que la perte de poids durable de plus de 10 % du poids total améliore un grand nombre des complications associées à l’obésité : prévention et contrôle du diabète de type 2, hypertension, stéatose hépatique, maladies cardiovasculaires, apnée obstructive du sommeil…
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