Mené par des chercheurs de l’University College de Londres (UCL) et l’université d’Helsinki, ce travail s’est appuyé sur les données de 280 682 enfants finlandais nés entre 1995 et 2000, dont 13 757 par AMP (FIV, insémination artificielle et induction de l'ovulation). Plusieurs indicateurs sur l’éducation et la santé mentale ont été scrutés chez les adolescents âgés de 16 à 18 ans.
Aucune différence en santé mentale avant ajustement
Il ressort de l’analyse sans ajustement que les adolescents conçus par AMP avaient de meilleurs résultats scolaires et étaient moins susceptibles de connaître un décrochage scolaire, d’être déscolarisés, sans emploi ou encore de quitter prématurément le foyer que les adolescents conçus naturellement. « Aucune différence majeure n'a été constatée dans la santé mentale et les comportements à haut risque pour la santé (comme la consommation de drogues, NDLR) », relèvent également les auteurs.
Mais, après ajustement sur les caractéristiques socio-économiques, les avantages scolaires des ados « AMP » étaient atténués, tandis que le risque de troubles mentaux augmentait. Le risque de développer un trouble, en particulier l'anxiété ou la dépression, était d’environ 10 % pour les adolescents conçus par AMP contre 9 % pour ceux conçus naturellement. Ce risque accru a persisté quand les chercheurs ont comparé les adolescents AMP à leurs frères et sœurs conçus naturellement.
Une dimension socio-économique à prendre en compte
Les auteurs soulignent qu’aucune preuve ne suggère que l’AMP soit la source de l’association observée, de nombreux paramètres pouvant intervenir. Ils notent ainsi que les enfants conçus par AMP sont plus susceptibles d’appartenir à des familles plutôt favorisées, mobilisant des ressources pour la réussite scolaire de leur enfant. Mais les difficultés rencontrées lors de la conception ont pu exposer les parents à des problèmes de santé mentale avec un impact sur les enfants. Ces éléments doivent encourager les chercheurs à intégrer « une perspective sociodémographique dans les études sur l’AMP et ses conséquences ».
« Ce que nous observons est rassurant ; les enfants conçus par procréation médicalement assistée s'en sortent mieux dans l'ensemble et ne sont en fait pas plus défavorisés en termes de santé mentale », commente dans un communiqué Alice Goisis du centre d'études longitudinales de l'UCL et co-autrice de l’étude.
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