L'excrétion des médicaments dans le lait ne constitue qu'une voie accessoire d'élimination pour la femme, mais peut néanmoins constituer un danger pour le nouveau-né. Lorsqu'il est nécessaire de prescrire des médicaments à la mère, le problème est de savoir s'il convient ou non d'interrompre l'allaitement, soit d'une manière transitoire, soit d'une manière définitive.
En général, le pourcentage de la dose ingérée passant dans le lait en 24 heures est inférieur à 1 %, sauf pour quelques produits comme l'iode 131 et le thio-uracile où il peut atteindre 5 %.
Les mécanismes de passage des médicaments dans le lait sont complexes : il existe des phénomènes de transport actifs et passifs subissant l'influence des variations de la composition du lait : teneur en lipides, différence de pH.
En dépit du faible passage des médicaments dans le lait, en partie d'ailleurs sous forme de métabolites inactifs, des accidents ont été observés chez le nouveau-né. Ces accidents dépendent, pour un médicament donné, des modalités d'administration du médicament à la mère (dose et durée), de l'âge du nourrisson (maturation des systèmes enzymatiques), de l'allaitement maternel exclusif ou mixte…
Les effets indésirables observés chez l’enfant son généralement de même nature que ceux de l’adulte, mais peuvent être plus intenses.
Les principales questions à se poser :
- Existe-t-il un risque de toxicité pour l’enfant ?
- Le médicament est-il utilisé en thérapeutique pédiatrique ?
- Quel est le profil toxicologique/pharmacologique du principe actif ?
- Le médicament risque-t-il d’exercer une éventuelle influence sur la production de lait ?
Principaux médicaments tératogènes
Leur emploi est, bien entendu, (en principe, s’agissant de certains anti-épileptiques) formellement contre-indiqué en cas de grossesse.
- Dérivés coumariniques : malformations squelettiques et du système nerveux central.
- Rétinoïdes : anomalies du système nerveux central, faciales et cardiovasculaires.
- Antithyroïdiens : goitre, hypothyroïdisme, anomalies cutanées.
- Androgènes : masculinisation du fœtus féminin.
- Tétracyclines : anomalies des os et des dents.
- Phénytoïne, valproate : malformations du système nerveux central, retard du développement.
- Topiramate, lamotrigine : fentes labio-palatines.
- Mycophénolate : anomalies de l’oreille externe/moyenne, malformations faciales ; plu rarement, anomalies de l’œsophage, des reins et du cœur.
- Méthotrexate et antimétabolites : malformations du système nerveux central, malformations des membres.
- Agents alkylants : malformations du système nerveux central, autres types d’anomalies, inductions de tumeurs.
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