Voici l’essentiel à savoir concernant les principales classes thérapeutiques :
- Antidiabétiques : les antidiabétiques (diabète de type 2) sont tous contre-indiqués au cours de la grossesse et doivent être remplacés par l’insuline, associée à un contrôle strict de la glycémie (l’hyperglycémie est tératogène).
- Anti-inflammatoires non stéroïdiens (dont l’aspirine à partir de 500 mg/j) : ils sont contre-indiqués à partir du 6e mois (y compris par voie cutanée ; y penser aussi notamment dans le cadre d’un usage professionnel, comme en ce qui concerne les femmes masseuses kinésithérapeutes enceintes).
- Antalgiques : seul le paracétamol peut être utilisé sans risque.
- Vasoconstricteurs/décongestionnants : ils sont déconseillés (pseudo-éphédrine, phényléphrine) durant toute la grossesse.
- Antihistaminiques H1 : les produits sédatifs sont déconseillés au cours du 1er trimestre de la grossesse et leur emploi doit être prudent ensuite ; les dérivés non sédatifs ne doivent pas être utilisés sans avis médical.
- Antihypertenseurs : les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) et les antagonistes des récepteurs à l’angiotensine 2 (ARA2) sont contre-indiqués ; les bêtabloquants sont utilisables mais il y a un risque d’hypotension et d’hypoglycémie à la naissance.
- Anticoagulants : les antivitamines K et les nouveaux anticoagulants directs sont contre-indiqués au cours de la grossesse et l’allaitement ; en revanche, l’héparine n’est pas tératogène, ne traverse pas la barrière placentaire et n’est pas excrétée dans le lait.
- Lithium : ce produit exposant à un risque de malformations cardiaques (incidence : 5 à
10 %), il est conseillé de réduire la posologie au minimum efficace (lithémie inférieure à 1 mEq/l) et de réaliser une surveillance échocardiographique du fœtus à partir de la 20e semaine.
- Antiépileptiques : environ 0,5 % des femmes enceintes sont épileptiques et une très grande majorité d’entre elles doit poursuivre son traitement antiépileptique. Dans cette population, l’incidence des malformations majeures chez les enfants nés de mères traitées est évaluée à environ 7 %, contre 2 à 3 % dans la population générale, les données concernant généralement les produits les plus anciens. Une polythérapie antiépileptique constitue aussi un facteur de risque de malformations. Pour certains médicaments une relation avec la dose a été bien montrée. La lamotrigine – Lamictal et le lévétiracétam – Keppra semblent représenter actuellement les meilleurs choix au cours de la grossesse. Il faut savoir que d’importantes modifications de la pharmacocinétique de certains antiépileptiques ont été observées au cours de la grossesse, conduisant à une diminution des concentrations plasmatiques de la lamotrigine, du lévétiracétam, du topiramate et du métabolite actif de l’oxcarbazépine ; cela entraîne la nécessité d’effectuer des dosages plasmatiques réguliers pendant la grossesse (afin d’adapter les posologies pour éviter une recrudescence de crises d’épilepsie), ainsi que pendant le premier mois suivant l’accouchement.
- Traitements de substitution nicotiniques : pas de contre-indication, mais conseillés plutôt en seconde intention, après échec des méthodes non pharmacologiques. Rappelons qu’il est considéré par les experts que l’exposition à la nicotine seule est moins dangereuse pour le fœtus que celle à la fumée de cigarette.
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