C’est une histoire de jumeaux rattrapés par leurs chromosomes…
Ou, devrait-on plutôt dire, piégés et sauvés par leur ADN. M. et D. sont deux mauvais garçons. Jumeaux monozygotes, ils étaient jugés le 12 mars pour trois tentatives d’assassinat. Aux termes d’une audience compliquée, ils ont été tour à tour acquittés… et déclarés coupables. Explications. Leur ADN commun, identifié sur une arme de poing trouvée en possession de M. lors d’une course-poursuite avec la police, n’a pas permis à la cour et aux jurés de déterminer avec certitude lequel des jumeaux était le tireur lors de l’une des trois fusillades. La victime (survivante) n’a pu distinguer avec certitude l’homme qui la visait, de celui qui la tenait par le col. Or, a précisé la cour, « la différenciation du rôle de chacun des jumeaux était indispensable ». Ne sachant pas s’il s’agissait de D. ou de M., elle a donc dû acquitter l’un et l’autre. Mais les deux prévenus n’ont pu se réjouir longtemps de cette heureuse issue. Car si l’ADN - et la ressemblance - peut sauver, il peut aussi confondre…
Dans l’autre tentative de meurtre, où deux armes avaient été utilisées, dont une comportant leur ADN commun, trois témoignages directs ont été recueillis. Cette fois-ci, « la certitude de l’utilisation de deux armes différentes, la saisie sur M. d’au moins l’une des armes utilisées et la présence de l’ADN commun des jumeaux sur la crosse et le chargeur, sont des preuves suffisantes », a estimé la cour. Dans ce contexte, le tribunal a alors considéré qu’une « sanction identique » serait « beaucoup plus compréhensible pour eux qu’une différenciation finalement assez subjective ». Unis dans la condamnation, les jumeaux monozygotes M. et D. le sont donc aussi dans la peine.
Deux verdicts contraires pour deux crimes, deux accusés, deux armes, mais un seul ADN, c’est ainsi que l’institution judiciaire a tranché ce curieux dilemme des jumeaux.
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Christelle Degrelle