Le sujet est tabou et pourtant on estime que 10 à 15 % des grossesses se terminent par une fausse couche (FC). Une femme sur 4 en vivra au moins une dans sa vie. Il s’agit dans la grande majorité des cas d’une FC précoce, survenant avant la 14e SA (Semaine d’Aménorrhée). On parle de FC tardive lorsqu’elle se produit entre la 14e et la 22e SA. En en parlant autour d’elle, votre patiente se rendra compte que certaines de ses proches en ont malheureusement aussi fait l’expérience.
Que ce n’est pas sa faute !
Près de 75 % des FC ont une origine chromosomique. La nature fait alors son travail et stoppe la grossesse puisque le fœtus ne sera pas viable. Oui mais voilà, cette information n’est pas toujours donnée à la patiente qui peut éprouver un fort sentiment de culpabilité. De plus, dans bon nombre d’établissements hospitaliers, faute de moyens peut-être, l’annonce et la manière d’entourer les FC sont peu protocolaires. Les patientes sont prises en charge dans les salles de naissance, avec les cris des nouveau-nés en fond et en regardant défiler les tout jeunes parents. Un épisode difficile à vivre renforçant le sentiment de perte.
Que cela peut être douloureux !
Plusieurs situations sont possibles. Soit la FC a déjà eu lieu et la patiente aura simplement une consultation de contrôle, soit la grossesse est arrêtée mais la FC pas encore achevée. La jeune femme peut alors attendre qu’elle se termine naturellement ou se voir proposer un traitement par misoprostol pour déclencher l’expulsion, ou par voie chirurgicale. Dans les deux premiers cas, la FC aura donc en général lieu à la maison. La patiente doit être prévenue de la survenue de saignements abondants et de contractions utérines qui, chez certaines, s’apparentent en termes de douleurs à celles de l’accouchement. D’où la nécessite d’un traitement antalgique et de ne pas la laisser seule… En cas de fièvre ou de saignements hémorragiques, elle devra retourner en milieu hospitalier.
Qu’il est normal d’avoir besoin d’aide
L’impact psychologique d’une FC ne doit pas être pris à la légère ; il peut s’agir d’un réel traumatisme. Elle entraîne fréquemment un épisode de dépression lié au deuil de l’enfant à naître et aux brusques changements hormonaux provoqués par la fin de la grossesse. Afin de ne pas se laisser déborder par ces sentiments négatifs et pouvoir préparer une future grossesse sans anxiété, un suivi psychologique peut être recommandé, aussi bien pour la patiente que son conjoint, souvent oublié dans cette situation.
Qu’il faut garder espoir !
La plupart du temps, la FC est qualifiée d’isolée et les grossesses suivantes se déroulent sans difficulté. Sa cause n’est donc pas recherchée. C’est seulement si trois FC s’enchaînent que des examens seront prescrits pour expliquer cette maladie abortive qui ne concerne qu’1,5 % des femmes !
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