Une recrudescence des cas pédiatriques d'infections invasives à streptocoque du groupe A (IISGA) est signalée ce jour aux professionnels de santé par le biais d'un message DGS-Urgent. Touchant principalement les plus jeunes, ces infections ont déjà provoqué la mort de deux enfants mais aussi d'un adulte.
Au cours des 15 derniers jours, plusieurs cas pédiatriques d’infections invasives à streptocoque du groupe A (IISGA), en nombre plus important qu’habituellement, ont été signalés dans différentes régions (Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine). Ces cas ont entraîné l'hospitalisation en réanimation d'au moins 8 enfants sans facteurs de risque identifiés, parmi lesquels 2 sont décédés. Trois cas adultes ont été signalés, dont 1 est décédé, rapporte la direction générale de la santé (DGS).
Les résultats provisoires des investigations épidémiologiques menées par Santé publique France (SpF) et de caractérisation des souches par le Centre national de référence (CNR) des streptocoques suggèrent que ces cas n’ont pas de lien entre eux et que ces signalements ne sont probablement pas dus à l’émergence d’une souche plus virulente, mais plutôt à une augmentation inhabituelle du nombre de cas, en lien avec des souches différentes. Les observations de certains professionnels de santé de réanimation et des urgences pédiatriques s'inscrivent dans cette tendance, avec le signalement d’une recrudescence de formes graves et de décès (laryngite/pleuropneumopathies, arrêts cardiorespiratoires inexpliqués brutaux évocateurs de chocs toxiques streptococciques) consécutifs à une infection à streptocoque A chez plusieurs enfants, depuis quelques semaines.
Par ailleurs, le Royaume-Uni a également signalé une recrudescence de cas ces derniers jours avec la survenue d’au moins 6 décès chez des enfants. Des investigations sont en cours pour objectiver et décrire plus précisément la multiplication des cas d'IISGA au niveau national et préciser la situation épidémiologique au niveau international.
Dans l’attente de préciser cette situation, la DGS invite les professionnels de santé à être vigilants lorsqu'ils sont confrontés à une angine (procéder à un TROD strepto A, possible à l'officine) ou devant un tableau clinique de scarlatine (en cas de TROD négatif) de pratiquer (ou de recommander) un prélèvement de gorge. Mais aussi de rappeler aux patients l’importance en cette saison hivernale des mesures barrière.
S’agissant de l’identification des personnes contacts, la conduite à tenir actuelle recommande la prescription d'une antibioprophylaxie par voie générale aux sujets contacts avec facteur de risque de développer une infection invasive (âge supérieur à 65 ans, varicelle évolutive, lésions cutanées étendues, toxicomanie IV, pathologie évolutive, prise importante de corticoïdes per os). Enfin, souligne la DGS, « au regard d'une part de la gravité des cas, et d'autre part, de la survenue d'hospitalisations en réanimation de personnes contacts dans l'entourage familial des patients, il est nécessaire de surveiller l’apparition de tout signe clinique dans l’entourage du patient afin de permettre un diagnostic et un traitement précoces ».
De nouvelles recommandations de prise en charge des cas et des personnes contacts sont à l'étude, notamment dans le contexte actuel de tensions sur l’amoxicilline.
D'après un DGS-Urgent du 6 décembre.
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