Alors que quelques cas de choléra sont survenus à Mayotte, il existe un risque que la situation évolue vers une épidémie. Le Haut Conseil de la santé publique a émis des recommandations de vaccination et de gestion des corps afin d’éviter ce risque.
Dans un contexte d’épidémie dans l’archipel des Comores et de survenue récente de cas sur l’île de Mayotte, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a émis des recommandations vaccinales et de sécurisation des opérations funéraires, en tenant compte des contraintes locales, afin de contrôler le risque épidémique à Mayotte.
La première des préventions repose sur l’accès à l’eau potable, les mesures d’hygiène et à l’assainissement, mais la prévention peut également faire appel à la vaccination. « À côté des stocks mondiaux réservés à la gestion des larges épidémies, deux types de vaccins sont disponibles pour Mayotte : Dukoral (vaccin inactivé nécessitant idéalement 2 doses) et Vaxchora (vaccin vivant atténué ne nécessitant qu’une dose) », indique le HCSP.
Rappelons tout d’abord que dans le contexte de la réimportation du choléra dans l’archipel, l’ARS Mayotte a déjà engagé une vaccination des intervenants de première ligne, d’abord par Dukoral (2 doses) puis par Vaxchora au regard des allotissements disponibles. Après l’identification du premier cas de choléra sur l’île, une stratégie d’utilisation de Dukoral pour les contacts domiciliaires et de Vaxchora pour les habitants dans un rayon proche a été mise en œuvre.
Le HCSP a établi des recommandations pour poursuivre ces vaccinations en 3 paliers, selon l’évolution de la situation du choléra à Mayotte. Le palier 1 (présence de quelques cas sporadiques non liés ou importés, ce qui est la situation actuelle), le palier 2 (faible nombre de cas avec transmission locale avérée) et le palier 3 (épidémie confirmée). Cette stratégie vaccinale associe une vaccination anticipée des intervenants de première ligne (soignants et tout intervenant autour des cas y compris pour les opérations funéraires) puis de seconde ligne (ceux recrutés par les centres de traitement) et une vaccination déclenchée au cas par cas dans l’entourage des patients, en intra-domiciliaire comme pour ceux hautement exposés à de mêmes risques (partage des latrines, des stocks d’eau…), avec recours aux 2 types de vaccins selon les cibles.
Le HCSP insiste également sur l’importance de co-construire, avec la population, des pratiques funéraires sûres. En tenant compte, bien sûr, des pratiques sociales et culturelles et des croyances religieuses, notamment en ce qui concerne la toilette rituelle du corps par les personnes désignées par les proches. Le HCSP préconise de communiquer largement sur les risques auprès de la population, en langue française et vernaculaire. Par ailleurs, les personnes préparant le corps devront porter des équipements de protection individuelle. Le recours rapide à un sac mortuaire étanche (fermé) est capital. Les solutions chlorées, de différentes dilutions selon l’usage (lavage des mains, du linge, des surfaces ou préparation du corps), permettent de sécuriser le risque. L’enterrement doit être réalisé, de préférence dans les 24 heures suivant le décès, et le plus près possible de l'endroit où la personne est décédée, afin de limiter les risques liés au transport. Le cercueil doit être enterré à au moins 50 mètres d'une source d'eau et à au moins 1,5 mètre de profondeur. Enfin, la présence d'un agent de santé communautaire ou d’un médiateur en santé ou social formé à la thématique des funérailles, souhaitable pour superviser et encourager l'application des mesures de prévention.
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