Les autorités sanitaires indiennes alertent sur la recrudescence de cas de mucormycose, une maladie fongique rare et mortelle, chez des malades récemment guéris du Covid. La plupart de ces patients sont diabétiques ou immunodéprimés. L’utilisation des corticoïdes pour soigner le Covid pourrait être à l’origine de la flambée de mucormycoses.
A la situation épidémique critique que traverse l’Inde, s’ajoute une nouvelle calamité : la mucormycose, également appelée la maladie du champignon noir en raison des lésions nécrotiques qu’elle entraîne. Les autorités sanitaires indiennes constatent une recrudescence de cette infection fongique, mortelle dans plus de 50 % des cas, chez des patients diabétiques ou immunodéprimés dans les deux semaines suivant leur guérison du Covid-19. Une pathologie douloureuse, causée par des champignons de l’ordre des Mucorales, qui provoque des lésions nécrotiques invasives des cavités nasales et du palais, fièvre, exophtalmie, écoulement nasal purulent, toux productive, dyspnée… et qui est plus fréquente en cas d’immunodépression ou de diabète mal équilibré (acidocétose).
Si les conditions climatiques indiennes sont particulièrement adaptées au développement d’infections fongiques, les médecins se sont néanmoins étonnés de l’augmentation des cas de mucormycose après guérison du Covid-19. Leur hypothèse : les corticoïdes, désormais très utilisés dans le Covid-19, pourraient être à l’origine de cette flambée. Connus pour favoriser les infections bactériennes ou fongiques, ces immunosuppresseurs augmentent le taux de sucre dans le sang. Plusieurs études sur un petit nombre de cas relevés en Inde en avril convergent vers cette hypothèse et appellent à une surveillance accrue des patients diabétiques guéris du Covid-19 et à l’administration raisonnée de corticoïdes dans cette population.
Certes, l’Inde détient le record d’incidence de mucormycoses dans le monde, mais la maladie peut se développer partout. Dans un avis de 2016 sur un traitement de cette pathologie, la Haute Autorité de santé indique que les mucormycoses restent rares en France, « avec une incidence estimée à 0,1/100 000, en augmentation d’environ 7 % par an au cours des dix dernières années et près de 50 patients hospitalisés atteints chaque année ». Elles sont « associées à un haut niveau de mortalité : 45 à 95 % selon l’étendue de l’infection, la maladie sous-jacente et la précocité de traitement ». Le traitement antifongique de première intention est l’amphotéricine B liposomale (Ambisome) à fortes doses, associé à une chirurgie « dès que possible » des tissus nécrosés.
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