L'équipe de recherche internationale a travaillé sur les données de sept cohortes à travers six pays : Danemark, Estonie, Islande, Norvège, Suède et Grande-Bretagne. Parmi les 247 249 personnes incluses entre mars 2020 et août 2021, 4 % ont été diagnostiqués positifs au Covid entre février 2020 et août 2021. Double particularité de l'étude : les personnes, non hospitalisées, ont été suivies jusqu'à 16 mois après leur inclusion (où un diagnostic a été posé), et en moyenne pendant 5,65 mois.
Davantage de dépression chez les patients Covid
La prévalence de la dépression et des troubles du sommeil était plus importante chez les patients infectés par le Covid que chez les personnes passées au travers, respectivement 20,2 % contre 11,3 % pour la dépression et 29,4 % contre 23,8 % pour la mauvaise qualité du sommeil. En revanche, il n'y avait pas de différence quant à l'anxiété.
Ceux qui s'en sortent le mieux, en termes de santé mentale, sont les personnes qui ont développé un Covid léger ou asymptomatique : ils se révèlent être moins touchés par la dépression et surtout par l'anxiété que ceux qui n'ont jamais eu de Covid. Ce qui peut s'expliquer par le fait de retourner rapidement à une vie normale, sans avoir à craindre une infection entraînant un isolement social, voire l'infection d'autrui.
50 à 60 % de risques supérieurs pour les patients alités
L'étude montre néanmoins une réduction claire des symptômes dépressifs et anxieux avec le temps, notamment deux mois après l'infection. En revanche, les patients qui ont dû être alités pendant une semaine au moins (soit 22 % de tous les patients) sont 50 à 60 % plus susceptibles que ceux qui n'ont jamais eu le Covid de souffrir de dépression et d'anxiété 16 mois après l'infection - une proportion qui s'élève à 26 % pour les troubles du sommeil.
« La plus forte occurrence de dépression et d'anxiété chez les patients ayant eu un Covid modéré peut s'expliquer par une combinaison entre l'inquiétude sur les effets à long terme pour la santé, la crainte d'avoir infecté des proches et la persistance de symptômes physiques (Covid long) qui peuvent isoler et contribuer à un sentiment d'abandon », explique le co-auteur Ingibjörg Magnúsdóttir de l'université d'Islande, sans écarter totalement la piste inflammatoire, ni une confusion possible avec une plus forte représentation de patients psychiatriques parmi les patients souffrant d'un Covid modéré. Les auteurs appellent plus largement à une vigilance accrue à la santé mentale des patients ayant eu un Covid relativement sévère.
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