Depuis mercredi 2 novembre, Shanghai et 13 autres villes de Chine ont commencé à administrer un vaccin inhalable contre le Covid-19. Une première mondiale.
Ce nouveau vaccin, qui a été autorisé officiellement le mois dernier, est uniquement utilisé pour les doses de rappel. Il se présente sous la forme d'un gaz contenu dans un verre en plastique scellé, inhalé par voie orale via un embout buccal. Le gaz, une fois aspiré, se dépose sur la muqueuse respiratoire et permet, en théorie, de bloquer l’entrée des gouttelettes extérieures potentiellement contaminées par le virus, empêchant ainsi sa progression dans les voies respiratoires. La procédure complète prend 20 secondes.
Conçu par des chercheurs de l’institut chinois de médecine militaire, le vaccin est fabriqué par le Laboratoire CanSinoBio ; il est administré gratuitement aux citoyens ayant déjà reçu deux doses. Selon le laboratoire, les personnes l'ayant reçu montrent, six mois après avoir été vaccinées, une immunité largement supérieure à celle des personnes ayant reçu une dose de rappel par voie intramusculaire.
Afin d'en faire la promotion, les autorités chinoises ont également diffusé des vidéos montrant des habitants de Shanghai en train de l’inhaler dans un centre communautaire. « C'était comme boire une tasse de thé au lait. Quand je l'ai respiré, ça avait un goût un peu sucré », affirme un habitant de Shanghai dans cette vidéo diffusée sur Weibo par un média d'État chinois en ligne.
Les scientifiques espèrent que les vaccins de ce type, qui sont sans aiguille et plus faciles à administrer, rendront la vaccination plus accessible, notamment dans les pays aux systèmes de santé fragiles. Ils pourraient également convaincre les personnes réticentes aux piqûres de se faire vacciner.
La Chine, qui poursuit une politique anti-Covid extrêmement sévère, avec presque 3 ans de confinement quasi ininterrompu dans certaines villes, souhaite vacciner davantage sa population avant de peut-être assouplir ses restrictions, dont les coûts économiques et sociaux sont considérables, et laissent les spécialistes partagés sur leur efficacité sur le long terme.
À la mi-octobre, 90 % des chinois étaient complètement vaccinés et 57 % avaient reçu une injection de rappel. Des chiffres supérieurs à ceux de la France (79,1 % sont complètement vaccinés et 55,7 % ont reçu une dose de rappel), mais la très faible exposition de la population chinoise aux variants successifs inquiète toujours les autorités, qui redoutent les conséquences d'un manque d'immunité naturelle en cas d'arrêt des confinements.
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