Une modification de Bordetella pertussis pourrait être à l’origine de l’épidémie de coqueluche qui frappe aujourd’hui l’Europe, selon une étude de l'Institut Pasteur et Santé publique France.
Avec 134 639 cas et 35 décès depuis début 2024, la France vit sa pire épidémie de coqueluche depuis 25 ans. Comment expliquer ce retour en force ? Selon une étude publiée en août dans la revue « Eurosurveillance » et menée par l’Institut Pasteur en collaboration avec Santé publique France, les multiples restrictions sanitaires pendant le Covid-19 (confinements et gestes barrières) ont probablement joué un rôle, en limitant l’exposition de la population à divers virus et bactéries pathogènes, dont celles provoquant la coqueluche, diminuant ainsi l’immunité globale.
Mais une autre hypothèse se détache : une modification de la bactérie Bordetella pertussis, à l'origine de la maladie. En examinant les échantillons prélevés sur 67 malades de la coqueluche depuis le début de l'année, les chercheurs ont observé que 66 de ces échantillons produisaient de la pertactine, et 56 l’adhésine FIM2, deux antigènes très rarement observés auparavant. « Ces deux protéines […] jouent un rôle essentiel dans l’adhésion de la bactérie aux cellules de l’épithélium respiratoire et dans la modulation de la réponse de l’hôte. Leur prédominance actuelle, à l’encontre de ce qui était observé avant la “période Covid”, pourrait également expliquer la très forte circulation actuelle de la coqueluche », précise l’Institut.
Autre résultat important : les chercheurs ont identifié, pour la première fois en France depuis 2011, un isolat bactérien résistant aux macrolides, les antibiotiques de première intention utilisés contre la coqueluche. Bien que très rare en France et en Europe, ce type d’isolat est très répandu en Asie et notamment en Chine. En revanche, l’hypothèse d'un recul de la vaccination contre la coqueluche a été écartée par l'étude, qui souligne l'absence de preuves d'un tel phénomène.
Avec l’AFP.
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