L'an dernier, le nombre de dépistages du VIH et des trois infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes a augmenté, selon Santé publique France.
Le nombre de dépistages du VIH a continué de progresser en 2022, dépassant le niveau de 2019, avant le Covid-19, avec 6,5 millions de sérologies VIH réalisées par les laboratoires (contre 6,34 millions trois ans avant). Autre donnée intéressante : le nombre de diagnostics de VIH est en baisse par rapport à 2019. On estime qu’entre 4200 et 5700 personnes ont découvert leur séropositivité en 2022, soit moins qu’en 2019. « Dans un contexte d’augmentation du volume de dépistage, ce résultat est encourageant quant à la dynamique de l’épidémie », note l'agence de santé publique, même si « l'évolution est contrastée selon les populations ». En effet, le nombre de découvertes de séropositivité continue à diminuer chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) nés en France, alors qu'il augmente chez les HSH nés à l'étranger. Pour SPF, « la diminution observée depuis 2016 chez les HSH nés en France s’explique probablement par la croissante adoption de la prophylaxie pré-exposition pour les personnes à très haut risque de contracter le VIH (PrEP) dans cette population ». À l’inverse, le nombre de découvertes continue à augmenter chez les personnes nées à l’étranger (56 % des découvertes ont concerné des personnes nées à l'étranger), qu’elles aient été contaminées par rapports hétérosexuels ou par rapports sexuels entre hommes, d’où l’importance de leur garantir « un accès aux soins et d'intensifier les actions de prévention à leur égard », souligne l'agence.
En ce qui concerne les 3 infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes (chlamydiose, gonococcie, syphilis), le nombre de dépistages a augmenté en 2022 : 2,6 millions de personnes ont ainsi bénéficié au moins une fois d’un dépistage remboursé d’une infection à Chlamydia trachomatis, 3 millions d’un dépistage d’une infection à gonocoque et 3,1 millions d’un dépistage de la syphilis.
Mais le nombre de diagnostics de ces IST a également augmenté sur les dernières années. L’infection à Chlamydia trachomatis est désormais plus diagnostiquée chez les hommes que chez femmes. Les cas de gonococcie et de syphilis sont majoritairement diagnostiqués chez des hommes, les HSH représentant la majorité des cas.
« Cette année encore, les indicateurs montrent l’importance d’être bien informé sur la diversité et la complémentarité des outils de protection et de dépistage des IST et du VIH (préservatif, PrEP, TPE, TasP, vaccination contre les IST, dépistage) », conclut SPF qui déploie, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le VIH, le second volet de la campagne « Tout le monde se pose des questions sur la sexualité » dédié aux IST et au VIH, dont l'objectif est d'inciter à recourir à la prévention combinée et au dépistage.
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