Le spectre addictif

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Publié le 23/04/2018
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Depuis le début des années 1990, de nombreux spécialistes ont souligné l’intérêt de s’intéresser tant aux comportements qu’aux produits addictifs. Reflétant mieux la dimension comportementale du processus morbide que le terme « dépendance », les termes d’« addiction » et d’« addictologie » sont venus consacrer la naissance d’une approche commune, psychopathologique, clinique, thérapeutique mais aussi sociologique et politique de l’ensemble des conduites amenant un sujet à s’aliéner à une pratique, quelles qu’en soient les conséquences. Cette approche a permis que se rapprochent les professionnels de l’alcoologie, de la tabacologie et de la toxicomanie aux drogues illicites (autant de domaines souvent abordés dans nos colonnes et sur lesquels nous ne revenons spécifiquement ici). Ce champ d’investigations cliniques et psychologiques embrassa de nombreux autres types d’addictions, dites comportementales telles les conduites de jeu et d’achat pathologiques, certaines formes de sexualité addictive, l’addiction aux réseaux sociaux et à Internet (cyberdépendance), au travail (workaholisme), à l’exercice physique et notamment à la pratique de la musculation à outrance (bigorexie), aux mouvements sectaires, etc. Ces conduites sont souvent associées les unes avec les autres dans un contexte de poly addiction, mais peuvent aussi se succéder et se substituer les unes aux autres et accompagnent des troubles psychiques (anxiété, dépression, etc.). Publiée en 2013, la 5e édition du Manuel Statistique et Diagnostic des troubles Mentaux s’est ouverte aux addictions comportementales et ce domaine est désormais l’objet de nombreuses recherches dans le cadre d’organismes souvent spécialisés (ex en France : Institut Fédératif des Addictions Comportementales = IFAC).


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3430