Les antalgiques
Le soulagement des patientes de tout âge est primordial en cas de règles douloureuses.
À l’officine peuvent être proposés les antalgiques de palier I. Le paracétamol est prescrit à la dose de 3 à 4 grammes par jour avec des prises de 1 gramme espacées de 6 heures pour les personnes de plus de 50 kg.
Les recommandations préconisent, en cas d’échec du paracétamol, les Anti-Inflammatoires Non Stéroïdiens (AINS), tels que l’ibuprofène et le flurbiprofène (Antadys). Leur action inhibitrice des prostaglandines permet la diminution des contractions de l’utérus et des douleurs menstruelles. Ils sont administrés au cours des repas, aux doses minimales efficaces, avec une durée d’utilisation la plus courte possible et en ayant exclu les possibles interactions médicamenteuses.
En cas de douleur non soulagée par les AINS, le médecin peut proposer une contraception orale oestro-progestative rendant plus faibles les règles et moins fortes les contractions utérines. Une contraception progestative supprimant totalement les règles ou la pose d’un stérilet hormonal sont d’autres options.
Du côté des plantes
Un important arsenal thérapeutique végétal est disponible en officine pour soulager les différents maux des patientes.
L’huile d’onagre, riche en acides gras, agissent sur le syndrome prémenstruel en diminuant les tensions douloureuses mammaires et abdominales ainsi que les maux de tête.
La grande camomille, grâce à ses actifs vasoconstricteurs et antalgiques, dont le parthenolide, est utilisée pour soulager les maux de tête et les douleurs menstruelles. Un traitement de fond de 3 mois renouvelable peut être proposé.
Le gattilier est efficace sur les troubles prémenstruels, les douleurs des seins et les règles irrégulières dues à une sécrétion insuffisante de progestérone. Les substances actives de la plante stimuleraient les récepteurs sensibles à la dopamine. La production de progestérone serait ainsi augmentée par le corps jaune, permettant de régulariser les règles. En raison de ces propriétés hormonales, le gattilier est contre-indiqué en cas de cancer du sein, d’antécédent de cancers hormonaux personnels ou familiaux et en cas de troubles hypophysaires. La durée du traitement varie selon les indications (de 3 à 6 cycles menstruels voire plus). Un suivi médical est recommandé. Les plantes à phytoestrogènes telles que le soja, trèfle rouge, actée à grappe noire, graines de lin, houblon, sauge, exercent une activité oestrogénique permettant d’améliorer les troubles liés à la ménopause (bouffées de chaleur, changement d’humeur, sécheresse des muqueuses, etc..) Attention cependant à leur contre-indication en cas d’antécédents personnels ou familiaux de cancers hormono-dépendants. Pour rappel, les doses maximales journalières recommandées sont de 1 mg/kg/jour en isoflavones de soja.
Aromathérapie
Pour diminuer les troubles climatériques, les huiles essentielles (HE) de camomille romaine, de lavande officinale, de menthe poivrée, de sauge sclarée et de cyprès, diluées dans une huile végétale, peuvent être appliquées en massage sur le plexus solaire et le bas du dos. Attention, les HE de sauge sclarée et de cyprès sont contre-indiquées en cas d’hypertension artérielle et d’antécédents de cancers hormonodépendants.
L’HE de cannelier de chine est utilisée pour assainir le tractus urinaire par voie orale. L’HE de sarriette des montagnes (anti-infectieux) associée à l’HE de tea-tree (anti-infectieux), diluées dans une huile végétale, sont appliquées au niveau du bas-ventre.
Pour les douleurs menstruelles, les HE de basilic (antispasmodique), de camomille matricaire (antalgique) et de lavande fine (calmante et antispasmodique) peuvent être diluées dans de l’huile de calophylle.
Homéopathie
La spécialité Acthéane ou les souches de belladona, glononinum, lachesis, sanguinaria, sépia officinale et sulfur peuvent être proposées en traitement de fond des troubles climatériques.
En cas de migraines associées au syndrome prémenstruel, la souche cyclamen est conseillée.
La souche sepia officinalis est indiquée en cas de douleurs pelviennes, de sécheresse vaginale, de mauvaise tolérance aux traitements hormonaux (contraceptives ou THM) et bouffées de chaleur. Actea racemosa (9 CH) est préconisée pour le syndrome prémenstruel, les douleurs pelviennes et règles abondantes.
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