Les TNS
Les TNS constituent le traitement médicamenteux de première intention (rapport bénéfice/risque favorable) et sont utilisés dans l’arrêt brutal ou progressif. Ils permettent d'atténuer les symptômes observés au cours du sevrage tabagique.
On les trouve sous différentes formes :
- Les dispositifs transdermiques (« patchs ») sont caractérisés par une faible vitesse d’absorption et une nicotinémie relativement constante, ainsi qu’une bonne observance. Ils sont à appliquer sur une peau sèche et à faible pilosité (changer de site chaque jour). Certains sont maintenus sur une durée de 24 heures et d’autres se retirent le soir. Il est possible de se doucher ou de prendre un bain avec un patch. Il peut être nécessaire de changer de marque en cas d’intolérance cutanée.
- Les gommes à mâcher (2 et 4 mg), comme les autres formes orales, permettent de gérer les envies ponctuelles de fumer. Elles sont mâchées (apparition d’un goût) puis appliquées entre la gencive et la joue (jusqu’à ce que le goût s’estompe) et cette opération est répétée plusieurs fois pendant 30 minutes. Prévenir le patient que s’il mastique trop vite la gomme (comme un chewing-gum), il risque d’avoir des brûlures d’estomac, des maux de gorge, voire des hoquets. La dépendance à la gomme est considérée comme marginale.
- Les comprimés à sucer sont sucés puis placés entre la gencive et la joue à plusieurs reprises jusqu’à dissolution du comprimé. Comme pour les autres formes orales, éviter la prise de boissons acides telles que café ou soda dans les 15 minutes qui précèdent la prise du comprimé car ils peuvent diminuer l'absorption de la nicotine. Les comprimés à sucer peuvent parfois provoquer une légère irritation de la gorge et une hypersalivation au début du traitement, ainsi que des brûlures gastriques qui peuvent être diminuées en suçant le comprimé plus lentement.
- Les comprimés sublinguaux sont placés sous la langue où ils se dissolvent en environ 30 minutes.
- L’inhaleur buccal (dispositif médical) s’utilise en aspirations comme avec une cigarette qui permet de conserver le geste de fumer mais il ne permet pas de gérer les envies fortes et une aspiration forte peut provoquer une toux.
- Le spray pour pulvérisation buccale consiste à pulvériser une dose dans la bouche. Il permet de maîtriser les envies fortes de fumer mais il est impératif de s’abstenir de fumer au cours du traitement par spray buccal. Une mauvaise utilisation peut entraîner un hoquet.
L’association de deux formes (patchs et gommes par exemple) peut être plus efficace qu’une forme unique de TNS.
Le patient devra connaître les signes de sous-dosage : envie impérieuse de fumer, irritabilité, colère, anxiété, faim, difficulté de concentration, humeur dépressive, insomnie/troubles du sommeil… Les signes de surdosage (rares) sont les suivants : bouche pâteuse, aigreurs, diarrhée, palpitations, céphalées, nausées, sensations de vertiges.
La posologie sera adaptée au degré de dépendance (à titre uniquement indicatif car non démontré, certains professionnels utilisent l’équivalence suivante pour savoir à quel dosage débuter le traitement : soit 1 cigarette = 1 mg de nicotine et à noter qu’une cigarette roulée équivaut à 2 voire 3 cigarettes manufacturées) et réajustée si nécessaire et la durée de traitement sera d'au minimum 3 mois pour prévenir les rechutes.
Suite à un signalement de pharmacovigilance, l’ANSM a émis une note en janvier 2018 rappelant que les dispositifs transdermiques (patchs) de nicotine utilisés dans le sevrage tabagique ne peuvent se substituer l’un à l’autre. En effet, en l’absence de garantie de bioéquivalence, pour un même dosage, deux patchs de nicotine de marque différente (à l’exception de Nicotinell et son générique Nicopatch) peuvent libérer le principe actif plus ou moins rapidement au cours de la période indiquée, et la substitution peut potentiellement entraîner des symptômes de sevrage (irritabilité, anxiété, perturbations du sommeil…) ou de surdosage (nausées, maux de tête ou palpitations…).
- Nécessitant, elle, une prescription médicale, notons la disponibilité de la varénicline (Champix) indiquée dans le sevrage tabagique chez l’adulte. La varénicline se lie avec une affinité et une sélectivité élevées aux récepteurs nicotiniques neuronaux à l'acétylcholine α4β2, sur lesquels elle agit comme agoniste partiel, ayant à la fois une activité agoniste, avec une efficacité intrinsèque plus faible que la nicotine, et une activité antagoniste en présence de nicotine. Le service médical rendu par Champix est important dans le sevrage tabagique des sujets ayant une forte dépendance au tabac (score au test de Fagerström = 7).
Et la médecine naturelle ?
En homéopathie, Tabacum 5CH est utilisé en cas d’envie de fumer. En association, pour calmer les effets associés au manque, Nux vomica 9CH est utilisé contre l’irritabilité, Antimonium crudum 9 CH est utilisé contre les fringales, Belladonna 9Ch est utilisé contre les troubles du sommeil…
En phytothérapie, la valériane est préconisée pour diminuer l’envie de fumer.
Article précédent
Les mots du conseil
Article suivant
Quelques définitions
Un peu de physiopathologie
Les mots du conseil
Les produits-conseils
Quelques définitions
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques