En cas de constipation.
Les laxatifs de lest : ils sont recommandés en première intention. Ils agissent en augmentant la teneur des selles en fibres et autres constituants non digestibles. L’effet débute en 48 heures après la prise médicamenteuse. Plus précisément, on distingue les fibres alimentaires (son de blé) et les mucilages dont les principaux sont extraits d’algues (agar-agar), de gommes végétales (sterculia ou karaya) ou de graines (psyllium, ispaghul, lin). La prise de ces médicaments doit être associée à une absorption importante d’eau.
Les laxatifs osmotiques : médicaments également recommandés en première intention en alternance avec les précédents. Ils permettent d’augmenter l’hydratation des selles. L’effet débute entre 24 et 48 heures. Il s’agit de laxatifs polyols (lactulose, sorbitol, mannitol et lactitol), c’est-à-dire des sucres complexes. L’effet laxatif dépend de la dose administrée. Ils sont parfois à l’origine d’une fermentation par la flore bactérienne entraînant des flatulences ou des douleurs abdominales en début de traitement, à l’exception du macrogol (Forlax, Transipeg, Movicol). La posologie initiale doit toujours être minimale, puis augmentée progressivement par paliers de 3 à 7 jours jusqu’à obtention de l’effet thérapeutique.
Les laxatifs lubrifiants : il s’agit de médicament à base de paraffine seule ou en association ; ils sont préconisés en cas de selles dures, ou en cas de douleur anale (causée par une fissure par exemple). Une utilisation prolongée peut réduire l’absorption des vitamines liposolubles (A, D, E et K).
Les laxatifs de contact : ils sont administrés par voie rectale. Certaines présentations sont des suppositoires (Eductyl, Dulcolax, Glycérine), d’autres sont des dispositifs pour administration d’une solution rectale (Microlax) ou pour lavement (Normacol). Ces laxatifs déclenchent la vidange gastrique en stimulant la muqueuse rectale. Ils sont particulièrement indiqués en cas de dyschésie (défécation difficile). L’effet est rapide. Une utilisation prolongée peut à terme entraver le réflexe normal d’exonération et entraîner une dépendance.
Les laxatifs stimulants : comme leur nom l’indique, ils stimulent la muqueuse rectosigmoïdienne. Ils sont indiqués en cas de constipation occasionnelle, sur des périodes courtes. Parmi eux, on citera les dérivés anthracéniques d’origine végétale (aloès, bourdaine, cascara, séné) ou les laxatifs salins (magnésium, sulfates, phosphates, tartrates). Attention au risque de dépendance lié à ces laxatifs stimulants !
Les médicaments homéopathiques : si la défécation nécessite de gros efforts, que les selles soient molles ou dures, il est conseillé de prendre Alumina en 9 CH. Pour une constipation avec des selles très sèches, le conseil porte sur Bryonia alba 9 CH. Ignatia amara 9 CH ou Platina 5 CH peuvent être conseillés en cas de constipation pendant un voyage.
En cas de diarrhées.
Les solutés de réhydratation orale : les SRO disponibles en France sont adaptés à l’enfant mais peuvent être conseillés chez les adultes, notamment les sujets âgés. Ils permettent de prévenir la déshydratation par un apport en électrolytes (sodium, potassium, chlorures) et en glucose. Ils sont recommandés en première intention.
Les antidiarrhéiques : il s’agit du lopéramide et du racécadotril. Ils sont indiqués dans le traitement des diarrhées sans fièvre et non sanglantes. Le lopéramide agit à deux niveaux, en diminuant la sécrétion hydroélectrolytique et en ralentissant le transit. Il ne doit pas être utilisé en cas de diarrhées causées par des antibiotiques. Il est associé à la siméthicone (ImodiumDuo) si la diarrhée s’accompagne de ballonnements ou de douleurs spasmodiques.
Le racécadotril diminue la sécrétion hydroélectrolytique.
Les pansements intestinaux : ils agissent en couvrant et protégeant la muqueuse digestive. En raison de leur pouvoir adsorbant, ils doivent être pris à distance des autres médicaments.
Les probiotiques : il s’agit de médicaments (Ultra-levure) ou de compléments alimentaires. Ces produits sont conseillés en prévention (en accompagnement d’une antibiothérapie par exemple) ou en traitement curatif pour aider à rétablir l’équilibre de la flore intestinale. Certains médicaments associent les probiotiques à du charbon (Carbolevure).
Les antibactériens intestinaux : ils sont indiqués dans les diarrhées aiguës présumées d’origine bactérienne (nifuroxazide), sans signes de gravité.
Les médicaments homéopathiques : il est conseillé de prendre une dose d’arsenicum album 15 CH dès que possible (à renouveler si besoin), associé à Aloe 9 CH.
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