S’intéressant depuis la nuit des temps à tout homme et toute femme, les Infections Sexuellement Transmissibles (IST, nouveau terme de MST) ne cessent de voir leur fréquence augmenter, particulièrement chez les jeunes.
Neuf maladies toujours d'actualité
Transmises au cours des relations homos et hétérosexuelles, une trentaine d’IST sont recensées parmi lesquelles neuf sont toujours d’actualité :
- la blennorragie gonococcique, se manifestant, entre 2 et 7 jours après la contamination, par des brûlures mictionnelles, un écoulement urétral ou anal purulent, de la fièvre et des douleurs abdominales ;
- la syphilis, due au tréponème pâle, caractérisée par l’apparition d’un chancre syphilitique, puis, en l’absence de traitement antibiotique, d’atteintes multiples (cutanées, hépatiques, neurologiques, fièvre, asthénie…). L’incidence s’élève chez les hommes homos bisexuels ;
- l’herpès génital, IST ulcérante la plus commune, responsable de lésions érosives hyperalgiques génitales associées à des adénopathies régionales et de la fièvre ;
- les mycoplasmes génitaux et la trichomonase, liée au parasite Trichomonas vaginalis, à l’origine d’une vaginite et de leucorrhées ;
- la chlamydiose, IST bactérienne la plus fréquente chez les jeunes âgés de 16 à 24 ans. Le risque réside dans les complications graves (salpingite, grossesse extra-utérine et infertilité) car l’infection est le plus souvent asymptomatique ;
- les condylomes externes dus aux papillomavirus humains à bas risque oncogène, apparaissant au début de l’activité sexuelle. Il s’agit de la 2e cause d’IST. Ces HPV sont à distinguer des HPV à haut risque oncogène, provoquant des lésions précancéreuses et cancéreuses, en particulier du col utérin ;
- L’hépatite B dont un des modes de transmission du virus est la voie sexuelle ;
- Le VIH, dont les premiers signes apparaissent 15 jours après la contamination (fièvre, éruption cutanée, fatigue, diarrhée). Les manifestations cliniques resurgiront plus tard, témoignant de l’affaiblissement immunitaire.
Les IST fragilisant les muqueuses, le risque de contamination par le virus du VIH est d’autant plus grand. Inversement, les IST seront plus virulentes en cas d’atteinte par le VIH.
Traiter précocement
En fonction de l’origine infectieuse, le traitement de l’IST repose sur l’administration d’un antibiotique, d’un antiviral ou d’un antiparasitaire. La précocité du traitement garantit son efficacité en limitant la dissémination de l’IST, en atténuant les symptômes et en prévenant les complications éventuelles. La consultation médicale est donc obligatoire afin de poser le diagnostic de l’IST, s’appuyant sur une observation des lésions, des prélèvements locaux et une prise de sang.
Le traitement anti-infectieux s’accompagne de mesures hygiéniques strictes : lavage des mains après tout contact avec les parties génitales, elles-mêmes nettoyées à l’eau et au savon. Certains soins gynécologiques aux propriétés anti-irritantes et antiseptiques peuvent être conseillés en complément. Rappeler que les affaires de toilette sont personnelles et doivent être lavées séparément du reste du linge.
Prévenir efficacement
Les méthodes contraceptives telles que la pilule, les patchs et anneaux ne préviennent pas les IST. Seuls les préservatifs (masculin et féminin) sont efficaces pour se protéger et protéger le partenaire lors de chaque rapport. En cas d’infection et de poursuite des relations sexuelles, le préservatif doit être utilisé en association avec le traitement par voie générale jusqu’à la guérison. La dissémination est ainsi limitée et le risque de récidives atténué. Le partenaire doit bien sûr être informé pour se faire dépister voire traiter.
Subséquemment, il est utile d’effectuer régulièrement un dépistage, surtout lors de l’arrêt du préservatif. Prescrit par les médecins généralistes, gynécologues et sages-femmes, le dépistage est même réalisé gratuitement dans certains centres (voir encadré). La prévention passe aussi par la vaccination contre l’hépatite B et les papillomavirus humains. Le calendrier vaccinal de 2017 recommande désormais la vaccination anti-HPV chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes jusqu’à 26 ans et l’utilisation du vaccin nonavalent, dès que ce dernier sera disponible…
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