« Que ton aliment soit ton médicament ». Même s'il est attribué, à tort, au respectable Hippocrate, l'adage n'en reste pas moins vrai. Mais de l'affirmation empirique à la vérité scientifique, il y a un pas que des chercheurs de l’université Tufts (Boston, États-Unis) ont voulu récemment franchir. Leur enquête originale, aux résultats publiés sur JAMA Netw Open, visait à évaluer, chez des patients souffrant de maladies métaboliques chroniques liées à l'alimentation (obésité, diabète), le bénéfice d'un accès à des repas médicalement adaptés (MTM). Cette évaluation économique ciblait des personnes assurées chez Medicaid, Medicare ou l'une des autres assurances privées américaines. Objectif ? Faire baisser par le simple apport en repas adaptés, le nombre des hospitalisations, et donc le poids de la prise en charge par les assureurs. Menée auprès de 6 309 998 adultes américains éligibles, l'enquête a révélé que la mise en œuvre nationale des MTM pour les patients souffrant de troubles métaboliques liés à l'alimentation pourrait potentiellement permettre d'éviter 1,6 million d'hospitalisations et générer des économies nettes de 13,6 milliards de dollars par an pour les compagnies d'assurances. Pour cette étude, basée sur l'apport de dix repas « MTM » nutritionnellement adaptés par semaine pendant une moyenne de 8 mois par an, les chercheurs ont créé un modèle qui simule les conséquences financières et thérapeutiques d’une politique de santé publique qui intégrerait la prise en charge financière de ces repas thérapeutiques. Ce calcul compliqué, mais solide et facilement digéré par une informatique de pointe, fournit un séduisant résultat. Tant du point de vue de la santé publique… qu'en monnaie sonnante et trébuchante pour les organismes payeurs. Pour les spécialistes, ces nouvelles données démontrent, s'il en était besoin, que les maladies métaboliques telle le diabète ou l'obésité doivent, au-delà de la prise en charge médicale, faire l’objet d’un traitement social.
Le repas médicament
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Publié le 24/11/2022
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Didier Doukhan
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Source : Le Quotidien du Pharmacien
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