La loi antigaspillage et économie circulaire, dite loi AGEC, prévoit d’informer le consommateur de la présence dans un produit de toute substance considérée comme perturbateur endocrinien (PE). À l’issue de son expertise, l’ANSES estime que l’identification du cholécalciférol (vitamine D3) comme PE sur les étiquettes (ou autres dispositions d'information équivalentes) des produits alimentaires contribuerait à donner une perception erronée du risque et pourrait détourner certaines personnes de la consommation d’aliments contenant de la vitamine D.
« La vitamine D3, ou cholécalciférol, est essentielle au bon fonctionnement de notre organisme et joue un rôle déterminant dans la qualité du tissu osseux », souligne l'ANSES dans un communiqué. Apportée par l’alimentation (produits laitiers, poissons, œufs), elle est fabriquée par la peau exposée au soleil.
La vitamine D se comporte comme une hormone
Mais à la différence d’autres vitamines, la vitamine D se comporte comme une hormone. En cas d’apport trop élevé, l’équilibre endocrinien est perturbé ce qui provoque des effets néfastes pour la santé, rappelle l’ANSES qui rapporte que des effets graves ont déjà été observés chez l’être humain à l’occasion de surdosages en vitamine D. C’est ainsi que le cholécalciferol a été identifiée comme un perturbateur endocrinien (PE) lors de son évaluation par l’Agence européenne des produits chimiques dans le cadre du règlement biocides UE n° 528/2012. L’ANSES souligne cependant que les doses de cholécalciferol utilisées dans les produits biocides pour éliminer les rongeurs sont très supérieures aux doses en vitamine D apportées par l’alimentation courante, y compris les aliments enrichis en vitamine D.
À noter, plus d’un Français sur trois ne parvient pas à couvrir ses besoins physiologiques en vitamine D3, ce qui constitue une préoccupation majeure de santé publique. En effet, une insuffisance en vitamine D3 expose à des risques connus pour la santé humaine, en particulier en période de croissance. L'affichage de la mention « PE » sur les aliments contenant de la vitamine D3 pourrait donc accentuer l’insuffisance de la couverture des besoins nutritionnels en vitamine D. Or, selon l’étude INCA 3, l’apport alimentaire moyen en vitamine D dans la population française adulte est de 3,1 μg/jour chez les adultes de 18-79 ans, bien en dessous de l’apport satisfaisant établi à 15 μg/jour.
D'après un communiqué de l'ANSES.
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