« Aucun traitement du rhume de l’adulte n'a fait preuve d'une grande efficacité, sachant que l’évolution du rhume est généralement favorable sans traitement en moins de 15 jours », rappellent les Académies de médecine et de pharmacie dans un rapport.
Dans le rhume, « les antibiotiques sont inefficaces en première intention avec un rapport bénéfices/risques peu favorable ; la corticothérapie orale ou locale n’est pas justifiée ; les décongestionnants nasaux ont une efficacité sur l’obstruction nasale mais leur prescription doit être limitée en raison d’effets indésirables », concluent les instances.
Parmi les autres traitements passés au crible par les académiciens, les AINS font un peu mieux : ils ont « une efficacité sur les symptômes généraux du rhume, en particulier les douleurs, mais sont sans effet sur l’obstruction nasale, la rhinorrhée, ni sur la toux ». Quant à l’ipratropium intranasal, « il semble efficace sur la rhinorrhée, mais pas sur l’obstruction nasale ». Enfin, les académiciens reconnaissent que les associations d’antihistaminiques H1 et/ou d’analgésiques et/ou de décongestionnants ont un effet global positif sur les symptômes du rhume avec quelques effets indésirables.
Malgré une efficacité thérapeutique qui laisse à désirer pour la majorité des traitements du rhume, les prescriptions sont nombreuses et variées. Pour limiter celles des antibiotiques, de la corticothérapie et des décongestionnants, les Sages émettent plusieurs préconisations.
Tout d’abord de mieux définir la place de l’antibiothérapie dans le traitement du rhume, qui « peut être proposée en cas de suspicion d’infection bactérienne, c’est-à-dire en présence de symptômes persistants sans évidence d'amélioration au bout de 10 jours, ou de symptômes sévères (fièvre > 39 °C, rhinorrhée purulente ou des douleurs faciales durant plus de 3-4 jours consécutifs) ».
Ensuite, les Sages souhaitent limiter l’usage des vasoconstricteurs en raison de leurs effets indésirables parfois graves, en suggérant qu’ils ne soient délivrés que sur prescription médicale quelle que soit leur voie d’administration (aujourd’hui, les décongestionnants nasaux sont listés et les décongestionnants oraux sont disponibles sans prescription).
Enfin, les académiciens recommandent de mieux informer les médecins et les pharmaciens sur le fait que la corticothérapie, qui accompagne par principe l'antibiothérapie, est le plus souvent inadaptée en cas de rhume. En outre, ils préconisent d’avertir le grand public des dangers de l’automédication et de la dangerosité et de l’inefficacité de nombreux traitements utilisés dans le rhume. Cette information a d’ailleurs été traitée par l’ANSM, qui propose aux pharmaciens une « fiche d’aide à la dispensation des vasoconstricteurs par voie orale » et aux patients un fascicule intitulé « vous avez un rhume, que faire ? ».
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