Pédiatrie

Retarder la diversification alimentaire augmente le risque d’allergie

Par
Publié le 07/08/2023

Crédit photo : GARO/PHANIE

Une étude montre que les enfants qui n’ont pas encore été exposés aux aliments allergènes majeurs avant l’âge de 10 mois ont deux fois plus de risque de développer une allergie alimentaire avant l’âge de 5 ans et demi.

En 2020, les recommandations de diversification alimentaire ont été modifiées, préconisant désormais l’introduction des aliments dits allergènes en même temps que les autres aliments, dès l’âge de 4 mois. Mais l’impact de ces nouvelles mesures n’avait pas encore été analysé. C’est désormais chose faite, dans une étude menée par l’INRAE, issue de la cohorte Elfe et publiée dans la revue « Allergy » le 27 juillet. Cette étude a porté sur 6 662 enfants n’ayant présenté aucune manifestation allergique avant l’âge de 2 mois. Leur alimentation a été collectée mensuellement de 3 à 10 mois, et les pathologies allergiques (allergie alimentaire, eczéma, asthme et rhino-conjonctivite) ont été rapportées par les parents à 2 mois, 1 an, 2 ans, 3,5 ans et 5,5 ans.

Tout d’abord, les scientifiques ont constaté que les nouvelles recommandations ne sont pas assez suivies : seulement 62 % des enfants ont débuté la diversification alimentaire sur la période recommandée, soit entre 4 et 6 mois. Ils ont ensuite observé que pour 1 enfant sur 10, au moins 2 allergènes majeurs, parmi les œufs, le poisson, le blé et les produits laitiers, ne sont pas encore introduits dans l’alimentation à l’âge de 10 mois. Or ces mêmes enfants ont un risque deux fois plus élevé de développer une allergie alimentaire avant l’âge de 5,5 ans que ceux pour lesquels les 4 allergènes considérés sont introduits avant l’âge de 10 mois.

« Ces travaux confirment donc l’importance de ne pas retarder l’introduction des allergènes alimentaires majeurs pour prévenir la survenue des maladies allergiques dans l’enfance. Ils apportent de nouveaux arguments convaincants pour étayer les nouvelles recommandations des sociétés françaises de pédiatrie et d’allergie et de Santé publique France », concluent les auteurs.


Source : lequotidiendupharmacien.fr