À la suite d’une piqûre de tique, une abstention thérapeutique est recommandée si et seulement si le patient ne présente ni érythème migrant ni aucun autre symptôme. Une surveillance étroite est cependant à prévoir.
En cas d’apparition d’un érythème migrant ou de formes disséminées, le traitement repose en premier lieu sur la prise d’antibiotiques. Le choix de la molécule prescrite se fait selon la forme de la pathologie :
En cas d’érythème migrant isolé :
- En première intention : doxycycline ou amoxicilline pendant 14 jours.
- En deuxième intention : azithromycine pendant 7 jours.
La réponse au traitement est en général très bonne, à condition d’une bonne observance, et l’érythème disparaît en 1 semaine à 1 mois.
En cas d’érythème migrant à localisation multiple ou de lymphocytome borrélien :
- En première intention : doxycycline ou amoxicilline pendant 21 jours.
- En deuxième intention : azithromycine pendant 10 jours.
Le pronostic est généralement bon.
En cas d’atteintes neurologiques précoces :
- Ceftriaxone par voie parentérale ou doxycycline per os pendant 21 jours.
L’évolution est généralement favorable mais il existe un risque de séquelles. En cas de paralysie faciale résiduelle, une prise en charge par kinésithérapie et orthophonie peut être proposée en parallèle du traitement antibiotique.
En cas d’atteintes articulaires, d’ACA, d’atteintes neurologiques tardives ou de troubles psychiatriques :
- Ceftriaxone par voie parentérale ou doxycycline per os pendant 28 jours.
- La corticothérapie par voie générale n’est pas recommandée pour les atteintes articulaires.
- Pour l’ACA, le port de chaussettes de contention doit être conseillé.
- En cas d’atteintes neurologiques tardives, une rééducation motrice et/ou cognitive peut être prescrite. La prise en charge de la douleur et un soutien psychologique (en raison de l’impact social de la pathologie) sont également essentiels.
L’épanchement articulaire peut perdurer plusieurs mois. Concernant l’ACA, si elle est accompagnée de douleurs neuropathiques, celles-ci peuvent disparaître mais aussi persister au long cours. Enfin, pour les atteintes neurologiques tardives, si l’évolution est souvent favorable en quelques semaines, des troubles chroniques peuvent s’installer : pertes de mémoire, dépression, douleurs type neuropathiques, fatigue chronique…
En cas d’atteintes cardiaques :
- Si une hospitalisation est nécessaire : ceftriaxone par voie parentérale avec relais per os par doxycycline ou amoxicilline pour 21 jours au total.
- Si le patient est à domicile : doxycycline ou amoxicilline pendant 21 jours.
- L’utilisation d’un pacemaker temporaire peut être nécessaire.
L’évolution est généralement favorable en quelques semaines.
En cas d’atteintes ophtalmologiques :
- Antibiothérapie identique à celle prévue pour la prise en charge des atteintes neurologiques.
- Association possible à un traitement corticoïde.
- Si l’inflammation est importante, un agent cycloplégique et de la vitamine A sont ajoutés.
Une baisse d’acuité visuelle peut persister.
À noter que la doxycycline est bien entendu contre-indiquée chez les enfants de moins de 8 ans et chez la femme enceinte au deuxième et au troisième trimestre. En effet, elle peut être à l’origine d’une coloration des dents de lait du futur enfant. Ce risque ne concerne cependant pas les dents définitives dont la calcification ne commence qu’après la naissance.
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