Un tube digestif stérile, c’est celui du nouveau-né à sa naissance ! Lors de l’accouchement, la colonisation, aux origines maternelle et environnementale, débute par les bactéries aérobies : staphylocoques, entérocoques et enterobacter. S’implantent ensuite les anaérobies strictes, des genres Clostridium, Bacteroides et Bifidobacterium. Un microbiote intestinal riche en bifidobactéries joue un rôle majeur dans le développement et la maturation du système digestif et du système immunitaire.
Or, la teneur en Bifidobacterium et Bacteroides est moins élevée chez les prématurés. Les raisons ? Des contacts réduits avec le microbiote maternel, la prise d’antibiotiques, le retard d’une alimentation normale et l’exposition aux bactéries de l’environnement hospitalier. Chez le nourrisson, la flore intestinale se diversifie rapidement jusqu’à atteindre son équilibre entre la 2è et 3è année de vie. L’apport de probiotiques stimule ainsi la croissance des souches du microbiote encore immature. Des études ont démontré l’efficacité de la souche Lactobacillus reuteri sur la diminution des symptômes douloureux et des pleurs des nourrissons atteints de coliques. Peuvent être associés des laits infantiles fermentés favorisant l’implantation des bifidobactéries. Leurs formules associent au moins une souche de probiotiques et des prébiotiques, principalement les FOS-GOS (Fructo-Oligo-Saccharides et Galacto-Oligo-Saccharides).
« Probiotiques et antibiotiques, c’est automatique ? »
Stable au cours du temps, le microbiote intestinal peut subir des fluctuations en fonction de l’alimentation, du stress, des pathologies et de médicaments. La prise d’antibiotiques, en tête l’association amoxicilline-acide clavulanique, agresse et déséquilibre le microbiote, à l’origine de diarrhées. Les bactéries à pouvoir pathogène (dont Clostridium difficile, responsable de colites pseudomembraneuses) prolifèrent et les molécules, à fort pouvoir osmotique ne sont plus absorbées. Deux probiotiques sont reconnus efficaces pour prévenir la diarrhée associée aux antibiotiques, Lactobacillus rhamnosus GG et la levure Saccharomyces Boulardii. Cette dernière favorise également la régénération du microbiote intestinal après la dysbiose médicamenteuse. Les recommandations actuelles préconisent l’administration de ces probiotiques dès le début de l’antibiothérapie et pendant toute la durée du traitement. Afin d’assurer l’équilibre du microbiote, la cure de probiotiques doit être poursuivie jusqu’à 2 semaines après la fin de l’antibiotique. Enfin, les probiotiques d’origine bactérienne pouvant être détruits par les antibiotiques, la levure Saccharomyces boulardii est à conseiller en priorité.
« Mon garçon de 6 ans est toujours malade ! Les probiotiques, c’est bien pour retrouver la forme ? »
Les bactéries du microbiote intestinal participent à la protection de l’organisme contre les espèces pathogènes. Grâce à la stimulation de la production d’IgA au niveau des muqueuses intestinales et aussi bronchiques, la durée et la gravité des infections sont réduites. Les compléments alimentaires destinés aux enfants se composent d’association de souches de Lactobacillus, Bifidobacterium voire de Streptococcus, dosées à plusieurs milliards par unité de prise. Afin de prévenir les maladies hivernales et/ou de faciliter la récupération, une cure de probiotiques peut être proposée pendant quelques jours et renouvelée plusieurs fois dans l’année.
« Je suis enceinte et j’ai fait beaucoup d’eczéma petite. Mon enfant a-t-il un risque d’avoir la même chose ? »
L’altération du microbiote intestinal peut être à l’origine de manifestations atopiques de type eczéma. Quelques études ont montré l’intérêt préventif de la supplémentation en Lactobacillus rhamnosus chez des femmes enceintes, ayant un terrain atopique, pendant la grossesse et l’allaitement. Certaines souches de Lactobacilles, en traitement de fond de l’atopie, ont aussi permis la réduction du prurit. Ces résultats encouragent la poursuite des études sur l’efficacité des probiotiques dans cette indication.
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