Souvent ignorée, car très longtemps asymptomatique, l’ostéoporose est une affection aux lourdes conséquences, susceptible de conduire à des douleurs chroniques, à un handicap plus ou moins marqué, à la dépendance, voire à un décès prématuré.
Rappelons tout d’abord que la masse osseuse augmente durant l’enfance et l’adolescence pour atteindre un pic entre 20 et 30 ans (en moyenne, de 30 % supérieure chez l’homme), qui dépend : de l’alimentation, de facteurs génétiques (pour 70 à 80 %), de l’âge de la puberté et de l’activité physique.
La masse osseuse est la résultante de l’activité de deux types de cellules : les ostéoblastes qui forment l’os et les ostéoclastes qui le résorbent.
À un moment donné, il y a une activation des cellules ostéoclastiques qui, en assurant la résorption osseuse, induisent la constitution de lacunes au sein de l’os. Puis, les ostéoblastes comblent ces lacunes en apposant du tissu ostéoïde qui est secondairement minéralisé. Enfin, survient une phase de repos des unités de remodelage. La phase de résorption dure environ 3 semaines et la séquence résorption – apposition – repos, environ 3 mois.
La perte osseuse de l’ostéoporose (maladie diffuse du squelette) provient d’un déséquilibre entre la formation et la résorption osseuses.
L’ostéoporose conduit à une perte excessive non seulement de la masse osseuse mais aussi de son architecture, qui entraîne une diminution de la résistance osseuse, et donc une augmentation du risque de fracture(s) (typiquement des fractures dites de fragilité survenant à la suite d’un traumatisme de faible énergie équivalent à une chute de sa propre hauteur en marchant). Les fractures dites sévères (humérus, vertèbres, bassin, fémur, 3 côtes simultanées) peuvent engager le pronostic vital de personnes âgées ou fragiles.
À savoir : tous les os peuvent être le siège d’une fracture ostéoporotique, sauf le crâne, les os de la face, le rachis cervical, les trois premières vertèbres thoraciques, les mains et les orteils.
Les ostéoporoses primaires (synonyme : primitives), sont les formes les plus fréquentes, la principale étant l’ostéoporose liée à l’âge : après la ménopause pour les femmes et beaucoup plus tard pour les hommes. L’évolution est marquée par le risque de « cascade fracturaire ». La première fracture est classiquement celle du poignet, vers 50 à 60 ans. Autour de 65 ans en ce qui concerne les fractures vertébrales.
Celle des fractures dites non vertébrales (ex : hanche, humérus, bassin) augmentant très significativement à partir de 75 ans. Il existe également d’autres formes, beaucoup plus rares, comme celle survenant chez des personnes jeunes (25 – 30 ans), présentant une forte composante génétique.
Les ostéoporoses secondaires, quant à elles, sont en rapport avec certaines pathologies ou traitements. Il s’agit, par exemple, de diverses endocrinopathies (hyperthyroïdie, hyperparathyroïdie, diabète – surtout de type 1 mais aussi 2), des rhumatismes inflammatoires (ex : polyarthrite rhumatoïde), de certaines maladies intestinales (ex : maladie de Crohn, rectocolite hémorragique, maladie cœliaque), rénales (ex : insuffisance rénale) ou hépatiques (ex : cirrhose biliaire primitive, hépatites virales chroniques, hépatite alcoolique, hémochromatose), pulmonaires (ex : BPCO), l’infection VIH ainsi que de la corticothérapie générale prolongée ou de certains médicaments utilisés dans le cancer du sein (ex : inhibiteurs de l’aromatase) ou de la prostate (ex : agonistes de la GnRH), voire dans d’autres indications (antiépileptiques – par augmentation du métabolisme de la vitamine D, antidépresseurs inhibiteurs de la recapture de la sérotonine, neuroleptiques – via une hyperprolactinémie pouvant entraîner une carence en hormones sexuelles, inhibiteurs de la pompe à protons…).
Chez l’homme, l’alcoolisme et le tabagisme représentent d’importants facteurs de risque.
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