La spondylarthrite ankylosante, une autre maladie inflammatoire articulaire chronique, se déclare généralement avant 40 ans. Elle touche environ 0,3 % de la population française et est plus fréquente chez l’homme (toutefois, les formes mineures, fréquemment diagnostiquées désormais chez la femme, ont pu jadis passer totalement inaperçues). Ses causes restent inconnues, mais la participation génétique et immunitaire est importante.
Clinique et évolution.
La spondylarthrite affecte avant tout la colonne vertébrale (spondylus en latin signifie vertèbre). Voyant alterner des phases processuelles et des périodes de rémission, elle débute par une inflammation aiguë de l’enthèse (enthésite), la zone d’insertion des tendons, ligaments et capsules sur l’os. Cette inflammation se résorbe en laissant une cicatrice fibreuse qui s’ossifie en formant progressivement une enthésophyte. Elle peut gagner un nombre important d’articulations et s’étendre à toute la colonne vertébrale. Les zones affectées s’enraidissent progressivement jusqu’à l’ankylose totale. À un stade avancé, la cambrure lombaire disparaît et le dos se voûte (cyphose). La mobilité des articulations périphériques finit aussi par être limitée.
En cas d’atteinte de l’œil, l’apparition de cicatrices gênant la vision est possible (d’où la surveillance ophtalmologique). Il n’y a pas de corrélation entre l’intensité de la douleur et le développement de l’ankylose.
Diagnostic.
Le diagnostic, aussi précoce que possible, est suspecté devant certains signes cliniques : asthénie, douleurs nocturnes dans la colonne vertébrale, douleurs affectant une fesse ou les deux, douleurs au lever dans un talon (ou dans les deux), avec sédation lors de la marche, gonflements articulaires des doigts et des orteils.
Traitement médicamenteux.
Voisin de celui de la PR, il repose sur la prescription, selon le terrain et le degré d’évolution de la maladie, d’antalgiques, de myorelaxants (baclofène, méphénésine, tétrazépam, thiocolchicoside) d’AINS et de glucocorticoïdes (applications topiques, collyres, infiltrations, voie générale). Le traitement de fond repose sur la prescription de sulfasalazine (hors AMM), de méthotrexate (hors AMM), d’un anti-TNF-alfa (adalimumab = Humira, étanercept = Enbrel, infliximab = Rémicade).
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Quelques définitions
Les mots du client
Polyarthrite rhumatoïde
Spondylarthrite ankylosante
Arthrite chronique juvénile
Arthrose
Rhumatisme psoriasique
Troubles musculo-squelettiques
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