Depuis le 1er septembre, les centres antipoison ont déjà recensé plus d’une soixantaine de cas, contre 330 cas à la même période en 2021. « Si très peu d’intoxications ont eu lieu au cours des mois de juillet et août 2022 en raison des épisodes de fortes chaleurs et de sécheresse, les conditions météorologiques de ces derniers jours ont favorisé la pousse des champignons », indique l’ANSES.
L’an dernier, l’été pluvieux avait favorisé les cueillettes précoces. Au total, 1 269 intoxications ont été rapportées aux centres antipoison en 2021, dont 41 étaient de forte gravité, conduisant à quatre décès liés à la confusion d’une espèce comestible avec une espèce toxique. Les champignons responsables de ces intoxications étaient issus très majoritairement de la cueillette (94 % des cas).
Une consommation déconseillée aux jeunes enfants, aux seniors et aux femmes enceintes
« Les symptômes observés étaient essentiellement digestifs : douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhées », précise l’ANSES, rappelant l’intoxication de 15 jeunes enfants, dont un a dû bénéficier d’une greffe de foie. « Il est important de rappeler de ne jamais donner de champignons cueillis à manger à de jeunes enfants », insiste l’agence.
Pour éviter les accidents, l’ANSES réitère ses conseils dans une infographie et une vidéo en ligne : ne consommer que les champignons « parfaitement » connus ou contrôlés par un spécialiste (pharmaciens, associations et sociétés de mycologie) et après une cuisson suffisante (20 à 30 minutes à la poêle ou 15 minutes à l’eau bouillante).
Lors de la cueillette, l’agence préconise d’éviter la récolte à proximité des sites pollués, de ne prélever que les spécimens en bon état, de ne pas conserver les champignons dans un sac plastique qui accélère le pourrissement et de séparer les différentes espèces. Pour faciliter l’identification, il est également nécessaire de prélever la totalité du champignon (pied et chapeau) et de prendre une photo avant la cuisson.
Les applis, un « risque élevé d’erreur »
Le recours à une application de reconnaissance de champignons sur smartphone n’est pas recommandé, « en raison du risque élevé d’erreur », de même que la consommation de champignons commercialisés « à la sauvette ».
La consommation, dans les deux jours après la cueillette, doit rester raisonnable : « 150 à 200 grammes par adulte et par semaine ». Contre-indiquée aux jeunes enfants, elle est également déconseillée aux seniors, en raison d’un « haut risque de déshydratation et de décès en cas d’intoxication », et aux femmes enceintes, « certaines bactéries ou parasites comme la toxoplasmose, à risque pour le fœtus, sont présents dans la terre et pourraient les infecter », est-il souligné.
En cas d’apparition de symptômes, généralement quelques heures après la consommation, « il est utile de noter les heures du ou des derniers repas, l’heure de survenue des premiers signes et de conserver les restes de la cueillette pour identification », rappelle encore l’Anses, qui invite à contacter immédiatement un centre antipoison en détaillant la consommation.
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