Sniffy est une poudre blanche énergisante à sniffer, qui n’est pas sans rappeler (par sa forme) la cocaïne, disponible en vente libre sur Internet ainsi que chez certains buralistes. Une substance que Frédéric Valletoux, ministre de la Santé, a qualifiée de « cochonnerie », lors d’une intervention samedi 25 mai, au 8 h 30 de « France Info », promettant qu’il ferait tout son possible pour l’interdire. « C'est rageant de voir que, sous couvert d'un discours un peu inoffensif, certains essaient d'attirer les jeunes vers le tabac, la consommation de drogue et finalement vers la dépendance », a déploré le ministre.
Chaque dose agissant pendant 20 à 30 minutes
Sur son site, la marque Sniffy rappelle que sa poudre énergisante est « totalement conforme à la loi », bien qu’elle « puisse évoquer un plaisir interdit ». Elle vise à accompagner les consommateurs durant les exercices physiques, les études et les examens, chaque dose agissant pendant 20 à 30 minutes. Vendue 14,90 euros l’unité, la poudre est accompagnée d’une pipette et se décline en plusieurs couleurs et arômes (menthe, fraise, citron, fruit de la passion…). Elle contient de la L-arginine, de la créatine, de la maltodextrine, de la caféine, de la taurine, de la L-citrulline et de la bêta-alanine.
Bien que ces composants soient légaux et que la poudre soit interdite aux mineurs, le Dr Amine Benyamina, psychiatre addictologue et président de la Fédération française d'addictologie, a appelé à son interdiction sur les ondes de « RMC » : « La présentation de ce produit invite à effacer la symbolique autour de la cocaïne : c’est une poudre à sniffer avec une paille. C’est une grossière opération de marketing qu’il faut tout de suite bloquer. » Il relève également les risques pour la santé (inflammations de la muqueuse, palpitations). De plus, son fabricant préconise « de ne pas dépasser la dose », ce qui, pour le psychiatre, n’a aucun sens. « Qui va respecter la consigne ? Ce ne sont pas des pharmacies qui vendent ce produit, puisqu’on le trouve chez des buralistes qui ne sont pas des agents de santé publique. »
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