Monsieur Eric H., 57 ans
Irbésartan 150 mg 1 comprimé le matin
Simvastatine 1 comprimé au dîner
Lévitra lyoc Une boîte
Le contexte :
Renouvellement de prescription pour Monsieur H. Le traitement pour dysérection de ce patient a été modifié : le médecin a opté pour une forme orodispersible de vardénafil, d’emploi plus pratique.
La simvastatine (Zocor et génériques) est indiquée comme hypocholestérolémiant, en complément d’un régime adapté et assidu. Le prescripteur a oublié de préciser le dosage : le patient rappelle qu’il s’agit de comprimés à 40 mg.
L’irbésartan (Aprovel et génériques) est quant à lui un antagoniste de l’angiotensine II indiqué dans le traitement de l’hypertension artérielle essentielle.
Le vardénafil (Lévitra et génériques) est un inhibiteur de la 5-phosphodiestérase (IPDE-5) indiqué dans les dysérections. La forme orodispersible (Lévitra) s’administre 25 à 60 minutes avant l’acte sexuel, comme le comprimé. Le dosage a été omis mais il n’y a guère d’ambiguïté : la forme orodispersible n’existe qu’à 10 mg. Lévitra orodispersible 10 mg n'est pas bioéquivalent aux comprimés à 10 mg : la dose maximale sous forme orodispersible est en effet de 10 mg/j, dose qui s’est révélée convenir à Monsieur H. traité jusqu’alors par la forme comprimé.
Votre conseil :
Placé discrètement sur la langue, le comprimé orodispersible de vardénafil se dissout rapidement. Il est pris sans liquide (sinon sa cinétique est modifiée), avec ou sans nourriture, immédiatement après être sorti de la loge de son blister. Le traitement par IPDE-5 bénéficie d’une bonne tolérance : Monsieur H. n’utilise pas de dérivé nitré, est en bonne forme physique et son hypertension est contrôlée. Il respectera bien sûr le mode d’emploi de Lévitra, sans y recourir plusieurs fois par jour. Les effets indésirables, légers et transitoires (bouffées vasomotrices, nausées, vertiges, céphalées) peuvent s’observer lors des premières utilisations mais deviennent moins fréquents par la suite.
Docteur Armand
Gynécologue
Françoise G., 26 ans, 95 kg
Nexplanon un dispositif
Pour pose le 27 mai 2019
Le contexte :
Souffrant de troubles psychologiques et du comportement, Mme G. a des difficultés à suivre avec régularité un traitement médicamenteux, y compris contraceptif. Elle a refusé la pose d’un stérilet mais a accepté celle d’un implant contraceptif.
Nexplanon est un implant progestatif (étonogestrel) ayant une action contraceptive prolongée (3 ans). Il est posé par un médecin spécialement formé (en l’occurrence ici le gynécologue), en sous-cutanée, en quelques minutes, sous anesthésie locale, au niveau de la face interne du bras non dominant. Ce type de traitement n’est envisageable que chez une patiente qui n’a pas recours par ailleurs à des médicaments ayant une action inductrice enzymatique - ce qui est le cas ici -. Si Madame G. bénéficiait d’un traitement normothymique (par exemple par carbamazépine), il faudrait envisager une contraception mécanique (pose d’un DIU au cuivre).
Votre conseil :
La corpulence de Madame G. ne permet pas d’affirmer que Nexplanon sera efficace pendant trois ans : le médecin sera probablement amené à le remplacer avant cette période.
L’insertion du dispositif peut induire, dans moins de 1 % des cas, une ecchymose locale, une irritation, des démangeaisons voire une douleur. Il faut veiller à ce que la patiente ne touche pas cette zone après le geste médical. Un traitement antalgique simple peut être administré. Il est possible de se laver, de se doucher ou de prendre des bains immédiatement après la pose de l’implant.
Madame Valérie Y., 31 ans
Fosfomycine-trométamol 3 g 1 sachet.
Prise unique.
Le contexte :
Madame Y. souffre depuis deux jours d’une douleur à type de brûlure en fin de miction, de plus en plus intense, accompagnée d’une envie d’uriner quasi permanente. Son médecin a diagnostiqué, sur argument clinique et après test par bandelette, un épisode de cystite aiguë simple, le premier chez cette jeune femme ne présentant pas de facteurs de risques particuliers et chez laquelle la recherche de nitrites par bandelette urinaire est négative. Il a prescrit en traitement « minute » de la fosfomycine trométamol (Monuril, Fosfopharm, Uridoz et génériques), un antibiotique bactéricide qui inhibe la synthèse de la paroi cellulaire bactérienne (inhibition de la pyruvile transférase). Ce traitement probabiliste est recommandé en première intention dans la cystite aiguë simple.
Votre conseil :
La prise de nourriture peut ralentir l'absorption de la fosfomycine, avec pour conséquence de moindres taux urinaires : ce médicament sera pris à jeun ou 2 à 3 heures avant le repas. Le conseil prophylactique, primordial, reste simple lui aussi : s’hydrater suffisamment et constamment pour favoriser le drainage des voies urinaires. La consommation régulière de jus de cranberry constitue un atout reconnu pour prévenir des récidives toujours fréquentes.
Article précédent
Les nouvelles armes de la prévention en santé sexuelle
Article suivant
Questions de genre
Les nouvelles armes de la prévention en santé sexuelle
Trois ordonnances sexuées
Questions de genre
À chacune sa contraception
Les étranges relations entre le digital et la santé sexuelle
Une bonne hygiène intime doit préserver la flore
Dépister pour s'en débarrasser
Comment parler de sexe à l’officine
L'art et la manière de lever un obstacle
« Les mots justes pour faire face au tsunami pornographique »
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques