Voyager, c’est souvent prendre de la hauteur ; par rapport à notre quotidien, à nos espaces de vie, à nos habitudes. Une attitude salutaire et profitable, propice à la découverte et aux plaisirs, pourvu qu’on reste, dans une certaine mesure, les pieds sur Terre. Prendre de la hauteur, ça se prépare, donc. Car à défaut, on risque de retomber bien lourdement sur le plancher des vaches… D’une certaine façon, c’est ce que vous répétez à l’envi à vos clients voyageurs : « avez-vous pensé à vos vaccinations ? Et vos traitements chroniques, en avez-vous glissé suffisamment dans vos valises ? Votre antimoustique est-il adapté à votre destination ? » Ces questions peuvent paraître bien terre à terre aux amoureux de l’évasion, mais elles sont la condition sine qua non d’un voyage sans encombres. Les pages qui suivent visent justement à en recenser quelques-unes.
Prendre de la hauteur, c’est aussi ce que fait, à sa façon, Cécile Vignolles du CNES. Cette spécialiste de la télé-épidémiologie explique en effet au « Quotidien » (lire page 18), comment cette jeune discipline analyse les relations qui existent entre le climat, l’environnement et l’émergence et la propagation de certaines parasitoses. Le modèle de la fièvre de la Vallée du Rift, au Sénégal, « tourne », nous affirme Cécile Vignolles. Pour construire ces modèles prédictifs, véritable « météo des moustiques », un satellite d’observation, en orbite à quelques milliers de kilomètres de la Terre, cartographie les variables environnementales - telle la surface des mares. Les spécialistes de la télé-détection recoupent ensuite ces données avec celles recueillies au sol par des entomologistes, hydrologues et médecins. Car pour être véritablement efficace sur le terrain, prendre de la hauteur est utile, mais pas suffisant.