Accompagner les mères allaitantesL’OMS recommande l’allaitement maternel exclusif de 0 à 6 mois en commençant dans l’heure suivant la naissance, grâce à la sécrétion du colostrum, riche en anticorps essentiels. Après la montée laiteuse survenant 48 à 72 heures après l’accouchement, c’est le lait mature qui est produit, et ce à chaque mise au sein.Outre de combler les besoins nutritionnels de l’enfant, le lait maternel présente de nombreux bénéfices pour sa santé en favorisant la digestion, en aidant son système immunitaire et en prévenant le risque d’allergie. Chez la maman, la perte des kilos de grossesse est plus rapide, le risque de dépression du post-partum est moins important ainsi que la survenue de certains cancers hormono-dépendants. Cependant, il existe des contre-indications à l’allaitement maternel : infection VIH active chez la mère, coïnfection avec le virus de l’hépatite C, tuberculose en phase active, herpès (si des lésions sont présentes au niveau du sein), galactosémie et la phénylcétonurie chez l’enfant ainsi que certains médicaments. Il est conseillé de donner le sein à la demande de l’enfant afin de stimuler la lactation.Le nombre de tétées varie entre 8 et 12 en moyenne la journée, sans limite horaire. Des mictions fréquentes, des elles régulières et une bonne courbe de croissance sont les signes d’un allaitement efficace.Choix du lait materniséSi l’allaitement n’est pas désiré ou impossible, les laits infantiles, formulés à partir du lait de vache, peuvent être donnés sans crainte grâce aux contrôles réglementaires garantissant un produit de qualité et répondant aux besoins nutritionnels des nourrissons. Traditionnellement, le lait donné à la maternité est poursuivi à la maison.En cas de problèmes digestifs ou d’inconfort (régurgitations, constipation, selles liquides, coliques), un changement de lait peut être envisagé sans multiplier les références. Il est préférable de préparer le biberon avec une eau en bouteille, eau de source ou eau minérale faiblement minéralisée, non gazeuse et portant la mention « convient pour la préparation des aliments des nourrissons ». Les quantités de lait journalières à donner sont calculées selon le poids du nourrisson et à donner à intervalles réguliers.Les clefs d’une diversification alimentaire réussieUne diversification précoce de l’alimentation, entre 4 et 6 mois, réduit le risque d’allergie en apportant des petites quantités d’aliments. Cette étape de découverte de l’alimentation solide se fait après l’accord du pédiatre, quand l’enfant montre de l’intérêt pour les aliments autres que son lait. La diversification commence par l’introduction des légumes cuits sans ajout de matière grasse, bien mixés, un par un pendant 2/3 jours consécutifs, au repas du midi, et en augmentant progressivement les quantités. Les fruits sont ensuite apportés au goûter, également cuits et sous forme de compote extra-lisse. À partir de 6 mois, les matières grasses sont introduites afin de participer au développement cérébral du nourrisson. Elles doivent être variées (huiles végétales, beurre sans sel) et apportées en petites quantités dans les purées de légumes.Les viandes, poissons et œufs cuits ne sont introduits qu’à partir de 6 mois révolus. Ils sont intéressants pour leur apport en fer par les viandes et en acides gras essentiels par les poissons. Garder en tête que le lait reste la base de l’alimentation du nourrisson jusqu’à 1 an et reste indispensable jusqu’à l’âge de 3 ans. À 6 mois, les laits 2e âge, plus riches en fer, remplacent les laits 1er âge. Les laits croissance, riches en fer, vitamine D, vitamine E et acides gras sont quant à eux donnés jusqu’aux 3 ans de l’enfant. Attention aux « laits végétaux » (amande, soja) qui doivent être considérés comme des jus végétaux dont la composition ne répond pas aux besoins nutritionnels des nourrissons.Les allergies alimentairesL’allergie aux protéines de lait de vache (APLV) se manifeste par une éruption cutanée, des troubles digestifs ou respiratoires. Elle survient, soit moins de 2 heures après l’ingestion de lait, soit plusieurs heures à plusieurs jours plus tard. Le traitement repose sur l’éviction des protéines de lait de vache pendant plusieurs mois. Sont alors proposés des laits adaptés, contenant dans leurs formules des hydrolysats poussés de protéines du lactosérum (HPP) ou des hydrolysats de caséine, ayant une antigénicité réduite.En deuxième intention ou en cas d’allergie aux laits HPP peuvent être proposés des laits à base d’acides aminés libres (exemple Nutramigen AA et Neocate). Ces laits sont en partie remboursés par la Sécurité Sociale lorsqu’ils sont prescrits par un pédiatre sur ordonnance. À ne pas confondre APLV et intolérance au lactose, liée au déficit de l’enzyme lactase ne pouvant plus dégrader le lactose en glucose et galactose. Seuls des symptômes digestifs sont présents. Un lait à base de protéines de riz peut alors être conseillé.Chez des enfants atopiques ou ayant un terrain familial allergique à certains aliments, la diversification doit être précoce entre 4 et 6 mois lors de la « fenêtre de tolérance ». Les céréales infantiles sont apportées avant 6 mois pour limiter le risque d’intolérance au gluten tandis que les œufs, bien cuits et mixés, peuvent être introduits dans une purée de légumes à partir de 7 mois. En cas d’allergie familiale aux fruits à coque ou à l’arachide, l’introduction doit se faire après l’accord du pédiatre.Le cas de la vitamine DLa vitamine D est indispensable chez le nourrisson pour l’absorption du calcium, la minéralisation des os, la croissance et l’immunité. La complémentation quotidienne en vitamine D est recommandée jusqu’à l’âge de 18 mois à la dose de 400 UI. Aujourd’hui fleurissent sur le marché des compléments alimentaires pour nourrissons avec de la vitamine D dite naturelle, pour remplacer les spécialités médicamenteuses à base de cholécalciférol de synthèse (vitamine D3). Certains compléments alimentaires proposent de la vitamine D issue de la lanoline, soit de la graisse de mouton, qui serait plus digeste mais non compatible avec les régimes végétariens ou vegan. Au comptoir, il est primordial de connaître le dosage en vitamine D de toutes ces spécialités, en raison de plusieurs alertes sur le risque de surdosage à l’origine de cas d’hypercalcémies sévères.
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Publié le 26/02/2021
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Source : lequotidiendupharmacien.fr
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