ÉTÉ 2003. La communauté scientifique découvre les premières conclusions de la vaste étude clinique française baptisée SU.VI.MAX. Pendant 8 ans, on a administré à 13 017 volontaires soit un supplément de minéraux et de vitamines, soit un placebo. Résultats ? L’importance du rôle des antioxydants dans la prévention des cancers, notamment chez les hommes, est enfin démontrée. C’est en partie grâce à cette étude que naît le message de santé publique « mangez au moins cinq fruits et légumes par jour ». C’est aussi à ce moment-là que la supplémentation nutritionnelle gagne ses lettres de noblesse et entre, par la grande porte, dans les habitudes de consommation. Depuis, le marché des compléments alimentaires n’a cessé de croître. Et les progressions à deux chiffres de se succéder. Jusqu’à l’année passée, où, patatras, les courbes de ventes ont commencé à piquer du nez… Le charme serait-il rompu ? Les compléments alimentaires auraient-ils trahi leurs promesses ? Pas sûr, car aujourd’hui 47 % des Français déclarent en avoir consommé au moins une fois dans l’année, et ils sont encore 9 sur 10 à penser que l’alimentation a une influence sur leur santé. Simplement, après l’explosion tous azimuts des gammes de la dernière décennie, « le marché semble désormais se recentrer sur des produits plus techniques », nous explique Philippe Millet, directeur de Nutrimédia et grand observateur du secteur qui qualifie le phénomène de « fin des années bling bling ».
Immunité, ophtalmologie, sphère urogénitale ou circulation, voici les segments porteurs d’espoirs. Un espoir que ne doivent pas négliger les pharmaciens car l’officine assure 60 % des délivrances. Un espoir à cultiver car, sur ce marché, les pharmaciens ont une réelle légitimité.