De nombreux ouvrages grand public ont récemment été consacrés à l'intestin et aux micro-organismes qui le peuplent, mais c'est au sein de la communauté scientifique que l'intérêt pour les probiotiques et les ressources que renferme le milieu intestinal est le plus notable.
Dans cette mouvance, le Laboratoire Pileje, auteur de la gamme Lactibiane qui abrite 12 formules dédiées à la santé digestive et aux défenses immunitaires, a lancé « La revue des microbiotes », journal scientifique entièrement dédiée à la thématique.
Cette attention portée aux probiotiques bénéficie en premier lieu aux segments digestion et vitalité/immunité des compléments alimentaires, dont la valeur augmente de 11 % en un an, et plus particulièrement aux références axées sur le bien-être digestif qui font un bond de 27 % en valeur.
« Les preuves scientifiques et médicales autour des microbiotes ont fait prendre conscience de leur rôle majeur pour la santé globale de l'organisme, indique Yoann Gaulmin, responsable de la gamme Lactibiane chez Pileje. L'efficacité et l'absence d'effets indésirables des probiotiques amplifient ce phénomène. »
Pourtant, aucune allégation de santé les concernant n'a été reconnue par l'EFSA (European Food Safety Authority). Ce qui n'empêche pas les fabricants de revendiquer l'efficacité de leurs formules en se basant notamment sur la quantité de ferments lactiques (bifidobactéries, lactobacilles) capables de rester vivants, donc actifs, jusqu'à la fin de vie du produit. « La problématique digestive concentre 64 % (en volume et en valeur) des ventes de probiotiques au statut de compléments alimentaires, le restant revenant au segment de l'immunité et de la vitalité. »
Le rôle central du pharmacien
Le conseil du pharmacien et le potentiel qu'il renferme pourraient expliquer l'avantage du segment des probiotiques à visée digestive. « Si on considère qu’une antibiothérapie sur trois va générer une diarrhée, que 125 millions d’antibiotiques sont délivrés chaque année, auxquels s'ajoutent les 39 millions d’unités OTC d’antidiarrhéiques et solutions pour la constipation, on arrive à plus de 25 occasions par jour et par pharmacie de parler de troubles digestifs pour lesquels un probiotique peut apporter une solution », poursuit Yoann Gaulmin.
C'est dire si le conseil du pharmacien importe, spécialement en matière de compléments alimentaires probiotiques dont l'absence d'allégations ne simplifie pas la compréhension par le public. Une complexité entretenue par les différences de souche et de dosage que présentent les bactéries lactiques utilisées dans les formules.
« Le marché des probiotiques étant en forte croissance depuis plusieurs années, il attire beaucoup de convoitises, prévient Vivian Quandalle, responsable marketing médical chez Arkopharma. Pour offrir un conseil officinal pertinent et crédible, le pharmacien doit bien comprendre les spécificités de son offre, notamment en termes de composition (souches répertoriées ayant démontré scientifiquement une efficacité), de quantité lors de l’utilisation du produit par le patient en nombre de souches microbiotiques (produit garantissant un dosage à fin de vie sur le packaging) et de mode de conservation (un emballage ultra-protecteur permet de limiter la dégradation que subissent les ferments lactiques en présence d'oxygène, de lumière, d'humidité). »
Autant de caractéristiques que revendique Supraflor, complément alimentaire voué à l'équilibre digestif que le laboratoire présente comme une nouvelle génération de ferments lactiques. Sur le segment de l'équilibre digestif, on trouve également des formules telles que Ergyphilus Confort (Nutergia), Probiolog et Probiolog Fort (Mayoly Spindler), Biogaia Protectis gouttes et comprimés (Pediact)…
Parmi eux, se distingue le Laboratoire Nutravance qui lance un tout nouveau protocole de prévention sous la forme du complément alimentaire Probioregul Kids. Destiné aux enfants dès la naissance et jusqu'à l'âge de 6 ans, il abrite quatre souches probiotiques vouées à renforcer au long cours la constitution de la flore intestinale et l'équilibre du microbiote dans l'objectif d'optimiser la santé du futur adulte. Il vient seconder les deux références de la gamme, Probioregul+ et Probioregul Intimis.
L'OTC bien portant Le segment des probiotiques avec AMM, deuxième catégorie du marché sans compter les associations de probiotiques et hormones par voie locale destinées à la flore intime (qui pèseraient 10 millions d'euros, en croissance de 10 %), occupe 28 % de parts en valeur (42 % en volume) et se porte bien. En croissance de plus de 3 %, il abrite des formules à vocation antidiarrhéique composées de levures (Saccharomyces boulardii) ou de ferments lactiques.
Une spécialité, Ultra-levure (Biocodex), domine ce segment et donne l'exclusivité à la souche Saccharomyces boulardii, l'un des probiotiques les plus étudiés. La résistance naturelle que présente la levure face aux antibiotiques constitue un atout majeur si l'on considère le problème de santé publique que pose l'adaptation croissante des agents pathogènes aux traitements antimicrobiens.
Lactéol (Adare Pharmaceuticals), pour sa part, se compose de Lactobacillus LB inactivés et de milieu de culture fermenté, ce qui permet au médicament d'être préconisé pour traiter tout type de diarrhée, qu'elle soit d'origine bactérienne ou virale. Bacilor (Alpha Wassermann Pharma) constitué de lactobacillus casei, Carbolevure (Pierre Fabre Santé) associant charbon activé et levures ou Arkolevure (Arkopharma) viennent, entre autres, compléter l'offre OTC.
Convaincu de l'intérêt que présentent les probiotiques pour la sphère digestive, Arkopharma a révisé la formule d'Arkolevure qui désormais abrite une levure Saccharomyces boulardii de nouvelle génération dans un dosage supérieur. Une refonte qui aurait permis à la spécialité de gagner 6 % du marché, poussant Arkopharma à présenter des nouveautés dans la gamme dès le mois d'août prochain.
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