Le marché des pansements OTC à l'officine marque un léger recul d'environ 2,5 % en volume - évalué à 1 % en valeur - sur l'année 2017 (CMA à février 2018). Quasiment à égalité en termes de chiffre d'affaires, avec respectivement 20 millions d'euros et 23 millions d'euros, le segment des pansements classiques et celui des pansements spécifiques diffèrent totalement dans leurs volumes de vente.
Principalement dédié aux lésions du pied (ampoules, cors, durillons, oignons, œils-de-perdrix) bien qu'il abrite aussi d'autres formes comme le pansement hémostatique, le segment des pansements spécifiques est composé de dispositifs à forte valeur ajoutée qui concentrent une grande part des efforts en matière de technologie.
Pour un chiffre d'affaires à peu près équivalent, le volume de ventes qu'il dégage est très réduit - 3 millions d'unités - comparé aux pansements classiques qui totalisent 48 millions d'unités vendues sur un an. « Sur le versant spécifique, la catégorie des pansements pour ampoules est largement dominante puisqu'elle occupe 60 % des ventes en valeur et 62 % en volume, indique Juliette Renavand Petiot, directrice des opérations chez HRA Pharma. C'est aussi un sous-segment qui conserve son dynamisme. » Le laboratoire, qui a repris la gamme Compeed en début d'année, compte sur les performances de la marque pour renforcer sa présence sur le marché OTC. « Compeed est spécialisé dans la technologie hydrocolloïde, un savoir-faire qui lui permet d'occuper les trois quarts du segment des pansements pour ampoules en valeur. La marque est aussi très performante dans le traitement des cors (40 % des ventes) et concentre au total 56 % des parts du segment des pansements pour les pieds. »
La gamme, cela dit, n'aurait pas exprimé tout son potentiel, de nombreux consommateurs de pansements ignorant encore les possibilités de la cicatrisation en milieu humide. « Il y a une méconnaissance de la technologie hydrocolloïde sur laquelle on s'apprête à communiquer par le biais d'une campagne télévisée qui débutera fin avril », dévoile Juliette Renavand Petiot.
Tous les acteurs ne misent cependant pas sur la cicatrisation en milieu humide. Chez Sodia, par exemple, la gamme Le Diable abrite un coricide à base d'acide salicylique destiné à traiter cors, verrues, durillons, œils-de-perdrix et qui peut s'utiliser en association avec un pansement troué étudié pour favoriser la protection de la lésion sans la comprimer. On retrouve ce type de podoprotection dans des gammes comme Akileïne (Asepta) ou Epitact (Millet Innovation) qui propose aussi des pansements à l'Épithélium Activ conçus pour limiter l'apparition des callosités.
Sans douleur
Sans évolution notable, le segment des pansements classiques (pansements prédécoupés, bandes…) n'est pas pour autant exempt d'innovations. La gamme Urgo accueille ainsi des pansements Spécial Visage étudiés pour protéger en toute discrétion les petites plaies de la face, coupures du rasage, égratignures, boutons disgracieux… De petite taille, ils se présentent comme capables de résister à la transpiration et au maquillage. Sur un axe plus technique, le laboratoire lance une version waterproof de ses pansements étudiés pour cicatriser la plaie sans y adhérer. Munis d'une trame vaselinée additionnée de particules hydrocolloïdes (technologie lipido colloïdes), ils se destinent à soulager et à cicatriser les brûlures et les blessures superficielles.
La marque Nexcare (3M), pour sa part, a présenté en 2017 une nouvelle gamme dédiée aux peaux sensibles ou intolérantes dénommée Sensitive 360°. Elle propose des pansements en forme de losange (spécificité de la marque) assortis d'un adhésif silicone hypoallergénique qui permet un retrait indolore particulièrement appréciable dans le cas des enfants ou des personnes âgées dont la peau est souvent fragilisée.
D'autres dispositifs – étanches à l'eau, support fin pour toute la famille, antichoc pour l'activité sportive – viennent agrémenter une gamme qui abrite également des modèles plus spécifiques (hémostatiques). « Il existe sur ce marché un effet saisonnier qui voit les ventes de pansements classiques augmenter durant les mois de mai, juin et juillet, remarque Virginie Remaud, directrice marketing chez 3M. Dès que les premiers rayons de soleil, on s'habille plus légèrement et la peau dénudée est facilement sujette aux petites lésions. C'est particulièrement le cas chez les enfants qui se blessent régulièrement aux genoux par exemple. »
À destination du jeune public, la marque Nexcare a imaginé trois nouveaux décors (animaux, monstres, métiers) qui viennent égayer sa ligne de pansements pour enfants de 3 à 6 ans. De plus, l'intérieur de chaque boîte renferme une surprise sous la forme d'un coloriage qui apporte une valeur ajoutée au produit.
« Les enfants sont une cible secondaire sur le segment des pansements classiques mais ils peuvent encourager l'achat d'impulsion quand ils accompagnent les mamans à l'officine. » Dans cette logique, la marque a programmé une opération d'animation à l'officine de la mi-mai à la mi-juillet. Pour 15 euros de pansements (ou coussins thermiques) Nexcare achetés, le client se verra offrir un jeu de la collection Les Incollables pour distraire enfants et parents durant les vacances.
L'année 2017 a également vu le lancement du pansement Silicone Soft de la marque Elastoplast (Beiersdorf). Adapté aux peaux les plus fragiles, il est conçu pour être retiré sans douleur et sans abîmer la peau. Il vient étayer une gamme essentiellement composée de pansements incorporant un antiseptique naturel sous forme d’ions argent à l'activité bactéricide que secondent des pansements favorisant la cicatrisation rapide, réducteurs de cicatrices ou destinés aux enfants. Egalement présente dans le rayon des pansements à l'officine, la gamme DermaPlast (Paul Hartmann), entre autres, dispose d'une offre large incluant des références classiques et spécifiques.
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