Une politique des petits pas qui ne marque pas moins quelques points. C’est ainsi que peut se résumer le rapport d’évaluation du plan national d’action de promotion des médicaments génériques, publié le 18 mars par l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS). La principale progression s’observe dans la hausse du taux de pénétration du générique, qu’elle soit ou non directement imputable à ce plan.
En 2015, 843 millions d’unités ont été vendues pour 3,336 milliards d’euros, contre 787 millions d’unités en 2013 (3,44 milliards d’euros). Fin novembre, soit huit mois après le lancement du plan générique, le répertoire des génériques représentait ainsi 42,9 % du marché en volume des médicaments prescrits en ville, soit 2 points supplémentaires en cumul mobile annuel (CMA) par rapport à 2014.
On est encore loin cependant des scores obtenus aux Pays-Bas (63 %) en Allemagne (51 %) et au Royaume-Uni (48 %). Loin aussi de l’objectif d’une croissance de 5 points visé pour la période 2015-2017, cette augmentation des prescriptions au sein du répertoire qui permettrait d’économiser 350 millions d’euros supplémentaires étant la principale ambition de ce plan triennal.
Des ordonnances à en-tête
L’IGAS ne s’en félicite pas moins des avancées tangibles obtenues dans les premiers mois de mise en œuvre de ce plan sur sept axes et plus de quatre-vingts actions.
Les auteurs du rapport relèvent principalement des progrès dans la coordination ville hôpital, notamment dans les achats hospitaliers ayant une influence sur les prescriptions de ville. La prescription en DCI, obligatoire depuis janvier 2015, et facilitée par l’utilisation des logiciels d’aide à la prescription (LAP) en sortie hospitalière et en consultation externe, sera bientôt soutenue grâce à « une inscription plus visible de la DCI sur les conditionnements de médicaments ». Toujours dans le registre de l’accessibilité, le répertoire des génériques a été mis depuis peu en ligne par l’Agence nationale du médicament (ANSM) tandis qu’un référentiel national de prescription en DCI est en cours de finalisation.
Parallèlement, un texte de promotion du générique figurant en entête des ordonnances de sortie hospitalière et des consultations externes, sera bientôt proposé aux établissements de santé. Autre initiative à mettre au crédit du plan : le comité économique des produits de santé (CEPS) gestionnaire du fichier national des prix (Medimed) depuis la disparition de la vignette pharmaceutique, ajoutera aux fiches médicaments le coût de traitement journalier.
Un module de formation spécial
Le pharmacien n’est pas oublié au rang de ces multiples projets. Ainsi son rôle doit être renforcé, « une charte a été signée par plus d’une quarantaine d’acteurs et d’institutions, au rang desquelles les académies nationales de pharmacie et de médecine ainsi que les conférences de doyens », annonce le rapport. En effet, tout comme les futurs médecins et les autres professionnels de santé, les étudiants en pharmacie se verront proposer un module de formation sur le médicament.
De manière générale, le générique devrait à nouveau faire parler de lui dans les prochains mois. Le ministère de la Santé et la CNAMTS prévoient une nouvelle campagne d’information d’ici à la fin du second semestre 2016. Pédagogique, la démarche de promotion se veut aussi plus répressive. Ainsi, les auteurs de l’IGAS n’hésitent pas à évoquer les quatre récentes procédures relatives à des campagnes contre le médicament générique. La Direction générale de la santé (DGS) et l’autorité de la concurrence, qui se sont entendues sur ce point, ont fait savoir qu’elles ne toléreraient aucun dénigrement du générique.
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