L’AFIPA* ne s’est pas fait prier pour dévoiler les chiffres. Quatre ans après son lancement, 71 % des pharmacies ont mis en place un rayon libre accès et celles qui ont franchi le pas enregistrent un chiffre d’affaires sur ce marché de 5 % supérieur à celles qui ne l’ont pas instauré**. De quoi satisfaire les pharmaciens en cette période de récession, mais aussi les patients consommateurs qui sont de plus en plus nombreux à plébisciter cet espace dédié avec le conseil officinal.
En exclusivité pour la journée de l’économie de l’officine, le cabinet Call Medi Call est revenu sur le sujet en menant une enquête auprès d’un panel d’un millier de pharmaciens. « Pour 61 % des pharmaciens, le marché de l’automédication est une source de croissance pour l’officine ; c’est un bon levier pour générer de la marge et du chiffre d’affaires », précise Alain Neddam, directeur général de Call Medi Call. Selon les officinaux, le succès de ce segment repose principalement sur un juste équilibre entre l’offre et la demande qui permet de satisfaire les patients consommateurs. En revanche, selon l’enquête de Call Medi Call, les pharmaciens sont 65 % à penser que le libre accès n’est pas de nature à booster leur chiffre d’affaires, contrairement aux résultats de l’étude présentée par l’AFIPA.
Problématique d’achat.
« C’est très surprenant car nous avons fait réaliser une étude récemment sur les ventes en automédication, qui a révélé que les pharmacies pratiquant le libre accès ont des ventes supérieures de 5 points sur la médication officinale. Pour être clair, les pharmacies sans libre accès ont un indice 100, celles qui le pratiquent ont un indice 105. Cinq points, ce n’est peut-être pas un bénéfice considérable, mais, par les temps qui courent, cela reste substantiel », soutient Pascal Brossard.
À la question de savoir quels seraient les éléments permettant de développer davantage le marché de l’automédication, les pharmaciens citent en premier lieu de meilleures conditions d’achat pour eux (59 %) et la possibilité de faire de la rétrocession entre officines (50 %), ainsi que la mise en place d’un corridor de prix (30 %). L’autorisation pour les pharmacies de vendre des médicaments d’automédication sur Internet rapporte bien peu de suffrages : 3 %. « Beaucoup de pharmacies, et surtout les petites officines, se plaignent très nettement de leur problématique d’achat. D’ailleurs, les trois premiers items représentent 97 % des réponses obtenues et concernent la problématique de l’argent, du prix d’achat et de la marge », précise Alain Neddam.
** Source : « Le Quotidien du Pharmacien » n° 2936 du 05/07/2012
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