NOMBREUSES sont les recommandations établies pour nous aider à conserver notre capital santé. Relation à l’environnement, alimentation, vaccination et prévention, sont autant de notions qui, ajoutées au progrès social et médical, ont fait gagner à l’Homme moderne des années de vie. Reste pourtant un écart remarquable de 4,7 ans entre l’espérance de vie des hommes et celle des femmes. En 2010, celle d’un homme à la naissance était de 78,1 ans (en France) et celle d’une femme de 84,8 ans. L’homme pourra-t-il un jour rattraper ce retard ? Il est tentant de le croire si l’on considère les données recueillies au cours de la dernière décennie. En dix ans, l’homme a gagné 2,9 années de vie supplémentaire alors que la femme n’en a gagné que 2.
L’homme et son capital santé.
Les résultats d’une enquête menée sur les comportements vis-à-vis de la santé et publiée en 2002 par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) sont riches d’enseignements, et montrent, chiffres à l’appui, les différences entre les hommes et les femmes à l’égard de leur santé. Sans réelle surprise, on y apprend que les femmes consultent leur médecin ou leur dentiste plus souvent que les hommes. Elles seraient aussi plus nombreuses à fréquenter les pharmacies. Pour preuve, le nombre de femmes que vous avez servi aujourd’hui !
Le tabagisme et la consommation d’alcool restent des comportements majoritairement masculins, même si une montée inquiétante est observée chez la femme. Le mode même de consommation présente des spécificités selon le sexe. Ainsi, on dénombre plus de gros buveurs ou de gros fumeurs parmi les hommes. Concernant l’alimentation, les femmes semblent montrer plus d’intérêts pour les recommandations nutritionnelles, et sont, d’une manière générale, plus sensibles aux problèmes de poids. Enfin, environ sept femmes sur dix suivent des émissions de santé à la télévision ou à la radio contre un homme sur deux. Idem pour les magazines proposant des pages santé. Présenté de cette façon, le tableau apparaît relativement sombre pour l’homme. Pas complètement heureusement ! En effet, 53 % des hommes font du sport plusieurs fois par semaine, pour le plaisir et pour les effets bénéfiques sur la santé, contre 42 % des femmes. Un autre point concerne les maux psychologiques ; selon l’enquête de l’INSEE, les hommes seraient moins sujets au stress et aux insomnies que l’autre sexe.
Sexe fort.
La notion de sexe fort n’est pas complètement étrangère au comportement des hommes. Selon certains auteurs, les négligences de l’homme vis-à-vis de sa santé pourraient s’expliquer par l’image qu’on lui inculque dès son enfance. Et le fait de s’occuper de sa santé, d’écouter son corps pourrait être considéré comme un acte de faiblesse. En outre, il est intéressant d’observer la place donnée à la santé de l’homme dans notre société. Tandis que la femme a un suivi médical plus fréquent, ne serait-ce que pour la prescription d’un contraceptif, pour le suivi des grossesses ou pour le traitement de la ménopause, l’homme n’a a priori aucune nécessité de rencontrer un médecin, à moins d’être « symptomatiquement » malade. On comprend alors mieux les résultats de l’enquête de l’INSEE, plaçant les femmes en tête des consultations médicales et des fréquentations d’officine.
Les pourvoyeurs de santé ne s’y sont d’ailleurs pas trompés. Les femmes sont devenues une cible privilégiée du marketing sanitaire. Il n’est qu’à regarder les vitrines et kakémonos dans les officines ! Quant à l’information santé, les magazines pour les hommes - bien moins nombreux que ceux pour les femmes ! - ne semblent promouvoir que le corps parfait et des abdos de rêve.
Une nouvelle tendance s’amorce.
Globalement, « il faut que les hommes subissent un événement majeur ou un choc important pour se décider à consulter. Le dépistage est une notion qui n’est pas encore dans leurs habitudes », explique Frédérique David, journaliste canadienne, dans un article consacré à la santé des hommes. Des habitudes qui pourraient profondément changer, si l’on tient compte des récents efforts réalisés pour les sensibiliser. Citons la nouvelle campagne radiophonique pour le dépistage du cancer colorectal, qui vise directement et exclusivement les hommes, ou encore l’invitation pour les futurs pères à réaliser des analyses biologiques. Amener l’homme à considérer son capital santé de manière différente, à faire preuve d’attention à l’égard de son bien-être physique et moral, telle est la tendance qui se dessine aujourd’hui. Il appartient aux professionnels de santé d’accompagner cette évolution en montrant l’exemple. Les médecins hommes à l’initiative de la récente et inattendue promotion pour le dépistage du cancer de la prostate l’ont compris. Et les pharmaciens (voir notre encadré) ?
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