• Les piqûres, mieux vaut prévenir
INSECTES, acariens, méduses… Ces bêtes plus ou moins grosses peuvent gâcher le séjour des heureux vacanciers. C’est le cas des moustiques. En zone tempérée, les piqûres de ces petits diptères sont bénignes mais terriblement désagréables. Elles peuvent être à l’origine d’une surinfection liée au grattage. L’application d’un dermocorticoïde associée à un antihistaminique est intéressante en cas de démangeaison intense. Dans d’autres régions du globe, les moustiques sont les vecteurs de maladies virales ou parasitaires pour lesquelles il n’existe pas de vaccins (chikungunya, dengue, paludisme ou filariose). Afin de limiter le risque de transmission de ces maladies, il est indispensable de prévenir les piqûres.
Quelle que soit l’espèce et ses caractéristiques, les mesures de prévention reposent sur l’utilisation d’insecticides (pyréthrinoïdes) et de répulsifs (DEET…). Ces derniers sont disponibles en spray, crème, lotion, stick ou roll-on, pour le corps et pour les vêtements. Dans les zones à risque, l’usage des répulsifs doit être complété par le port de tenues claires, couvrant les bras et les jambes. La durée de protection des répulsifs varie entre 4 et 8 heures. Attention, une forte sudation, l’application de crème solaire ou la baignade diminuent leur durée d’action ; l’application sera par conséquent renouvelée plus souvent. Des précautions d’utilisation sont nécessaires chez le nourrisson (à partir de 6 mois) et chez la femme enceinte ou allaitante. La nuit, la moustiquaire imprégnée d’insecticide est incontournable.
Les « recommandations sanitaires pour le voyageur » rappellent que ces dispositifs sont en vente en pharmacie. Les nouvelles générations de moustiquaires sont étudiées pour être lavées tout en conservant la même efficacité. Des kits d’imprégnation sont également disponibles. Et si la belle étoile tente vos clients, vous pouvez les orienter vers des moustiquaires imprégnées conçues pour la randonnée. Pour les nourrissons en landau et les enfants en poussette, il existe des moustiquaires imprégnées spécialement adaptables. Ces mesures de prévention sont recommandées pour se protéger contre les autres insectes volants, phlébotomes (vecteur de la leishmaniose), mouches (simulies, glossines) et punaises (maladie de Chagas).
En vacances (pas seulement d’ailleurs), le pharmacien peut être sollicité pour soulager les symptômes provoqués par d’autres types de piqûres. Selon l’âge, la localisation ou les antécédents du patient, une consultation médicale est à envisager. Les piqûres de guêpes ou d’abeille doivent faire l’objet d’une surveillance particulière, puisqu’elles peuvent entraîner une réaction allergique et dans les cas les plus graves, un œdème de Quincke ou un choc anaphylactique. L’interrogatoire doit permettre de relever des signes de gravité, tels qu’un malaise, une difficulté à respirer ou des sueurs. Si la réaction cutanée reste limitée, la douleur et les démangeaisons seront soulagées par l’application de crèmes dermocorticoïdes ou antihistaminiques. En cas de piqûres de tiques, un tire-tique doit être utilisé et la zone atteinte doit être désinfectée. Les tiques sont des acariens vecteurs de maladies comme la maladie de Lyme (en Europe et Amérique du Nord), d’encéphalites ou de rickettsioses. Le DEET peut être conseillé comme répulsif. Parmi les autres acariens, on citera les aoûtats, observés en Europe d’avril à septembre. Ils provoquent des plaques rouges sous la ceinture, au niveau des chaussettes, du soutien-gorge ou dans les plis de la peau.
Le traitement des piqûres de scorpions ou de certaines araignées nécessite une consultation médicale. Enfin, en cas de piqûre de méduses, il est conseillé de rincer à l’eau très chaude.
• Les morsures, une urgence médicale
En France comme à l’étranger, une morsure par un animal venimeux (serpents ou autres reptiles) doit être prise en charge à l’hôpital. Les morsures par un animal sauvage ou les blessures causées par des oiseaux nécessitent une consultation médicale. S’il s’agit d’une plaie superficielle, les premiers gestes consistent à nettoyer la plaie (avec de l’eau savonneuse), de la rincer et d’appliquer un antiseptique (chlorhexidine ou antiseptique iodé).
En cas de blessure importante avec perte de sang, il faut comprimer la plaie avec une compresse stérile (toujours avoir des gants à portée de main, sous le comptoir par exemple !). Des zoonoses plus ou moins graves sont transmises à l’homme par morsures, d’où la nécessité d’être à jour de ses vaccinations. La rage par exemple sévit encore dans certaines régions. La vaccination est fortement recommandée chez les voyageurs séjournant en zone rurale dans des pays à risque. Cependant, même chez les sujets vaccinés, un traitement curatif est nécessaire en cas d’exposition à ce virus.
• Les brûlures au comptoir
Dans un premier temps, il est indispensable d’évaluer la gravité de la brûlure afin d’orienter le patient vers la prise en charge la plus adaptée. La gravité de la brûlure est estimée en fonction de son étendue, de son degré (trois degrés) et de sa localisation.
Fréquemment observé à l’officine, le coup de soleil est généralement une brûlure superficielle, de premier degré. Le conseil porte sur l’application d’un topique protecteur (trolamine…) et cicatrisant. L’interrogatoire doit cependant permettre d’écarter des signes de gravité (fièvre) traduisant une insolation ou une déshydratation. En cas de brûlure plus grave (cloque, brûlure étendue, peau insensible noire ou blanchâtre), une prise en charge médicale est nécessaire. Il est néanmoins possible de soulager la douleur et de refroidir la brûlure en faisant couler de l’eau froide pendant quelques minutes. Il ne faut pas retirer les vêtements qui adhèrent à la zone brûlée, ni percer la cloque.
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