Avec la crise sanitaire, les missions du pharmacien se sont étendues, et cette période pourrait également ouvrir la porte à des missions plus pérennes en officine.
Ainsi, outre la vaccination contre la grippe, le pharmacien pourrait aussi se charger de tous les vaccins inscrits au calendrier vaccinal chez les personnes à partir de 12 ans. En effet, « avec le vaccin Pfizer, nous vaccinons déjà des enfants dès 12 ans contre le Covid. Nous avons donc désormais l’habitude de gérer cette population de jeunes adolescents avec les spécificités de leur vaccination, les autorisations parentales, etc. », détaille Gilles Bonnefond, porte-parole de l’USPO, lors d’une intervention aux Rencontres de la cancérologie française (RCFR), qui se sont tenues à Paris les 23 et 24 novembre.
« C’est pourquoi nous avons demandé aux autorités sanitaires de nous accorder le droit de réaliser les vaccinations du calendrier vaccinal pour les personnes à partir de 12 ans », poursuit-il. Cela inclut donc la vaccination HPV, en prévention du cancer du col de l’utérus. « En accordant ce droit élargi de vacciner aux pharmaciens, on pourrait ainsi contribuer à augmenter la couverture vaccinale contre les papillomavirus, qui est particulièrement faible en France », confirme Jean-Philippe Metges, oncologue digestif au CHU de Brest, qui copréside les RCFR. En effet, la couverture vaccinale des jeunes filles ne dépassait pas les 24 % en 2018. Éligibles depuis 2020, les jeunes garçons sont encore très faiblement vaccinés. Rappelons qu’en France, les vaccins contre les HPV sont pris en charge pour tous les adolescents (filles et garçons) de 11 à 14 ans révolus avec un rattrapage possible de 15 à 19 ans révolus. La vaccination reste recommandée jusqu’à 26 ans pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. Dans ce contexte, le pharmacien ne pourrait vacciner qu’à partir de 12 ans (et non de 11 ans).
Des kits cancer plus accessibles
Par ailleurs, les pharmaciens devraient prochainement pouvoir remettre les kits de dépistage du cancer colorectal. En effet, Jusqu’à présent, ce kit est remis par un médecin à l’occasion d’une consultation médicale. Mais, dans le cadre de la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030, il a été décidé de mettre en place deux nouvelles modalités d’accès au kit : dans un premier temps, une commande en ligne (mesure qui aurait dû démarrer en octobre 2021) et, dans un second temps, une mise à disposition chez le pharmacien. « L’objectif, bien sûr, est de recruter plus de patients, car le dépistage du cancer colorectal stagne à 30 %. C’est trop peu », rappelle Gilles Bonnefond.
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