Chez le médecin

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Publié le 22/01/2018
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S’agissant des acouphènes, l’interrogatoire permet de déterminer la latéralité (droit, gauche, central), le type (sifflement, bourdonnement, chuintement…), les circonstances d’apparition, l’évolution, les symptômes auditifs ou neurologiques associés ainsi que les répercussions dans la vie quotidienne. On peut s’aider de questionnaires standardisés qui permettent d’évaluer de façon simple et reproductible la gravité de l’acouphène et son retentissement tant physique que psychologique.

L’examen somatique général a pour objectif de dépister des pathologies intercurrentes, exceptionnellement causales, mais pouvant constituer un facteur aggravant de l’acouphène (HTA, dysthyroïdies, troubles de l’articulé dentaire…).

Il faut aussi savoir penser à l’éventuelle prise d’un médicament ototoxique (cela peut être notamment le cas de certaines chimiothérapies anticancéreuses).

Chez l’ORL, l’interrogatoire permet de préciser le motif de consultation et les circonstances de la gêne auditive. Les surdités unilatérales ou asymétriques ne sont pas a priori des presbyacousies. Les tympans doivent être examinés pour éliminer une cause simple comme les bouchons de cérumen.

Les antécédents médicaux, familiaux et professionnels doivent être notés. La présence d’acouphènes uni- ou bilatéraux est recherchée, ainsi que leur date d’apparition et leur intensité. L’ORL réalisera un audiogramme tonal et vocal, examen indispensable à la recherche étiologique et à la prise en charge thérapeutique. Les autres explorations (scanner des rochers, IRM cérébrale centrée sur le conduit auditif interne avec injection d’un produit de contraste) ou fonctionnelles (potentiels évoqués auditifs, vidéonystagmographie) ne sont jamais systématiques.

L’altération de la compréhension dans le bruit (ou trouble de l’intelligibilité) est le symptôme majeur qui fait évoquer le diagnostic de presbyacousie : dans des circonstances de la vie courante, comme des réunions professionnelles ou familiales, des conversations dans des ambiances bruyantes (restaurant), les personnes sont gênées pour suivre les conversations ou la télévision. À un stade avancé du handicap, c’est souvent l’entourage qui motive la consultation. Ce n’est pas une bonne chose car le sujet concerné est alors peu motivé pour se prendre en charge, signe qu’il est déjà isolé du monde extérieur. L’audiogramme tonal évalue le niveau auditif du patient et montre en général une atteinte sur les fréquences aiguës. Les courbes des 2 oreilles sont comparables, puisque dans la presbyacousie la surdité est bilatérale et symétrique. Dans le cas contraire, une autre cause (associée ou non) doit être recherchée : traumatisme sonore ancien (traumatisme de guerre par exemple), surdité ancienne unilatérale préexistante, souvent connue du patient… En dessous d’un seuil de 30 décibels aux 2 oreilles, le patient est gêné dans la vie courante (la gêne est en général d’autant plus importante que les seuils sont bas). Cependant, les courbes tonales sont parfois relativement bien conservées, et c’est l’audiogramme vocal qui montre une atteinte importante de l’intelligibilité. L’audiométrie vocale complète l’évaluation en faisant entendre au patient une liste de mots deux syllabes (dissyllabiques) à des intensités variables.


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3404